Être seul même en couple
Êtes-vous seul ou avez-vous déjà été seul, célibataire ou même, vous sentez-vous seul même si vous êtes présentement en couple? Plusieurs d’entre nous vivent la solitude, mais il y a une différence entre faire le choix d’être seul ou de vivre seul tout en étant bien entouré, et de s’isoler et souffrir de l’isolement.
Se sentir seul
Se sentir seul, pour moi, ça veut dire que personne ne vous soutient, personne ne vous entend, ne vous comprend, personne ne vous aime ou du moins c’est ce dont l’on est convaincu. Ça ne veut pas dire que c’est la réalité.
Connaître la solitude
Personnellement, je ne peux pas dire que je connais vraiment ce qu’est d’être célibataire. Au total, je crois avoir été seule un gros maximum de deux ans depuis que j’ai 15 ans. Cela ne veut pas dire cependant que je ne me suis jamais sentie seule même dans mon couple. C’est un sentiment qui n’a rien à voir avec le fait d’être célibataire ou en couple.
S’isoler, se rejeter
Pendant une certaine période, je me suis sentie seule, isolée, rejetée par ma famille, mes proches et même mon mari. Je me sentais incomprise, jugée, rejetée. En vérité, à la lumière de tout cela aujourd’hui, je réalise que je me suis moi-même rejetée et jugée, ce qui donnait plein pouvoir aux autres sur moi. Je me sentais impuissante face à toute cette souffrance de solitude. Je me croyais seule, mais dans les faits, je m’isolais de certaines personnes pour moins souffrir et j’allais chercher de la compréhension, de la reconnaissance et de l’amour ailleurs.
Un puits sans fond
Dans mon cas, mon travail a souvent servi de moyen de me nourrir de toute cette reconnaissance dont j’avais tant besoin. On me donnait beaucoup d’amour également, mais tout ça, je n’arrivais même pas à m’en nourrir. Il m’en fallait toujours plus. J’étais comme un puits sans fond, jamais rassasiée. Je me suis étourdie dans ce travail pour ne pas ressentir la douleur.
Le contact physique, la sensualité
Dans mes périodes creuses, mon besoin était de me sentir touchée, caressée doucement pour me sentir aimée. Cela passait beaucoup par la sensualité ou du moins le contact physique. J’avais besoin d’attention et tout geste de négligence était interprété comme un manque d’amour.
S’accorder à soi-même l’amour
C’est en progressant dans la connaissance de moi, de mes blessures, de mon fonctionnement et de mes déclencheurs que j’ai compris que ce que je cherchais à l’extérieur était du vent tant que je ne m’accordais pas à moi-même cet amour, cette reconnaissance et cette compréhension de moi-même dont j’avais tant besoin. Lorsque j’ai commencé à m’accorder tout ça, ma vie a changé et l’isolement, la solitude intérieure et extérieure ont disparu.
Le besoin d’être seul
Curieusement, dans tout cet isolement, je ressentais le besoin d’être seule. J’avais besoin de me retrouver seule avec moi-même afin de trouver les réponses au lieu d’écouter les conseils des autres. J’avais besoin de comprendre où je m’étais perdue, rejetée. Pourquoi je ne pouvais m’accorder de la reconnaissance, de la douceur, de la compréhension. Pourquoi je ne m’aimais pas.
Se pardonner
En fait, j’ai réalisé que je ne me pardonnais pas certaines choses de mon vécu, de mon passé. Je n’acceptais pas certaines de mes décisions, ou plutôt mon inertie. Dans mon processus vers la paix, j’ai réalisé que je n’étais pas une mauvaise personne, que je n’avais pas à être parfaite et que je ne pouvais être responsable de la réaction des autres. Cela m’a fait un grand bien.
Changement de perception
Ma perception de la vie a changé. Au lieu d’être gênée d’aller vers les autres, j’avais hâte de développer d’autres relations amicales. J’ai constaté que plus je m’écoutais et restais en contact avec mes besoins, plus j’étais heureuse et moins la solitude était présente. La gêne a disparu pour faire place à une ouverture aux autres.
La période du confinement
Pendant la pandémie, j’ai pu tester le fait de vivre isolée des autres, libre chez moi, sans visiteurs et sans contact physique autre que mon mari. J’ai réalisé que je me sentais bien et heureuse, mais que les relations, le fait d’échanger, de discuter, de partager des opinions différentes, d’apprendre à connaître d’autres personnes me manquaient. J’ai compris que le contact des autres me fait grandir et que cela est une nourriture agréable même si c’est parfois douloureux.
Célibataire
Être célibataire ne veut pas nécessairement dire se sentir seul. On peut vivre seul et être bien entouré. Nous avons le choix de vivre notre chemin de vie accompagné en permanence par une personne ou simplement s’occuper de ses besoins en étant bien entouré. Cela reste un choix même si parfois on a l’impression du contraire. Tellement de gens sont célibataires aujourd’hui. Vous me direz que plusieurs ne le sont pas par choix, eh bien oui, inconsciemment. En fait, la peur d’avoir mal, de ne pas être assez bien ou même d’être en relation est plus grande que la volonté d’être en couple et cela fait en sorte de repousser inconsciemment toute relation.
L’isolement
Certaines personnes vivent isolées, sans contacts, sans amis, sans famille. Il y a plusieurs raisons à cela, mais la principale c’est qu’elles ont peur d’aller vers les autres, peur de se faire rejeter, alors elles se rejettent elles-mêmes afin d’éviter d’être rejetées. C’est le moindre mal.
On s’accroche
Parfois, on a inconsciemment tellement peur d’être seul que l’on s’accroche à tous ceux qui peuvent nous accorder un peu d’attention ou d’importance. Souvent on s’accroche à nos amis, nos enfants, prenant pour acquis qu’ils sont à nous et qu’ils ont cette responsabilité. Ce que l’on ne réalise pas, c’est que ce comportement est castrant, étouffant pour l’autre et il finira par quitter afin de pouvoir respirer librement lorsque cela deviendra trop lourd pour lui. Certains vont utiliser la culpabilité, la pitié afin d’attacher quelqu’un pour ne pas être seul. Ironiquement, ils se sentent tout de même seuls parce qu’ils cherchent à l’extérieur ce qu’ils ne s’accordent pas à eux-mêmes.
Conclusion
Si vous vous sentez seul, prenez conscience que vous êtes la seule personne qui vous fait vivre cette situation. Arrêtez de chercher autour de vous ce qui pourrait compenser ce vide. Il n’y a que vous-même qui pouvez le combler en vous pardonnant votre vécu et votre passé. Accordez-vous à vous-même tout l’amour, toute la reconnaissance et toute l’importance dont vous avez besoin; vous le méritez, qu’importe votre vécu. Vous verrez ainsi le monde sous un nouveau jour et vous commencerez à vous sentir moins seul. Vous aurez le goût de relations libres au lieu de chercher à vous attacher des gens autour de vous.
Je vous souhaite sincèrement la plus belle des rencontres avec vous-mêmes.
Chantal
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