Les vieux… jeunes !

On m’a un jour posé la question suivante : Pourquoi certaines personnes qui arrivent à la moitié de leur vie ont-elles tendance à s’enliser lentement dans un sommeil profond ? On a beau me dire que la vie commence à 40 ans, mais ce que je vois autour de moi m’indique plutôt le contraire…

En effet, certaines personnes agissent de cette façon parce qu’on leur a dit que c’est ainsi que ça allait se passer. Que la vie était le propre de la jeunesse et que la vieillesse annonçait le déclin de l’existence. Ces gens qui semblent s’endormir dans leur vie y ont tout simplement cru et l’ont donc matérialisé.

C’est malheureusement la société qui est ainsi faite pour l’instant, et on ne peut rien y faire sauf cesser de croire aveuglément tout ce qu’on nous dit à ce sujet. Par le biais de la pub par exemple, on nous crie à coup de slogans que lorsque tu es jeune, tu es beau et vivant, et que l’avenir t’appartient. Un jour, tu verras cette jeunesse s’envoler avec l’apparition de tes premiers cheveux blancs. Et voilà que s’éveilleront tes peurs et que déjà se mettra à sonner à tes oreilles le glas de ton existence. Pour que tu n’oublies pas, on te le rappellera à la première occasion : « Ah, tu vieillis mon vieux. Il est déjà temps de penser à la retraite. D’ailleurs, j’ai un plan à te proposer… » Hélas ! C’est la sécurité qui préoccupe le plus la plupart des quinquagénaires occidentaux d’aujourd’hui. Les assurances-vie – ou mort… pourrait-on être plus exact –, l’argent amassé pour les vieux jours, les préarrangements funéraires, les examens médicaux préventifs systématiques qui créent parfois beaucoup plus de mal que de bien, etc.

Le milieu de la vie se veut donc une période charnière de l’existence, une période où deux routes bien distinctes se présenteront devant nous : sombrer dans la passivité et attendre la mort – qui dans bien des cas ne tardera pas à venir – ou réagir en renaissant à une nouvelle existence enrichie par la maturité acquise grâce aux années d’expérience dont on a su profiter. Dans ce second cas, ce sera une occasion en or de mettre enfin le pied sur l’« escalator » et de se mettre à jouir à plein temps de la vie. Oui, je sais, ce sera également pour plusieurs le début d’une période d’insécurité, un entre-deux nécessaire, un passage obligatoire, mais cela aura aussi l’effet positif de nous permettre de garder les yeux bien ouverts et illuminés.

La période de retraite nous offre une occasion exceptionnelle de nous débarrasser des vieilles habitudes acquises en première partie de vie, vous savez, ce métro-boulot-dodo tant prisé alors que chacune de nos minutes était comptée. Si on réussit ce défi, de nouvelles portes s’ouvriront devant nous et, si on ose en franchir allègrement le seuil, on pourra y trouver la lumière tant convoitée.

Avez-vous remarqué que c’est souvent lorsqu’on arrête de chercher quelque chose que ce quelque chose finit par nous trouver ? Et cela, au moment où l’on s’y attend le moins ! Chassez donc au plus vite le mot retraite de votre vocabulaire et dites plutôt comme moi que vous êtes en préretraite éternelle… Et surtout, n’écoutez pas trop ce qu’on veut vous enfoncer dans la tête à coup de messages publicitaires moralisateurs et culpabilisants. Ne vous croyez jamais mort avant de l’être ! Comme je le dis dans ma chanson intitulée La peur de vivre, « laissez les vieux en dedans devenir vieux… ».

André Harvey                          

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Les vieux… jeunes ! Les vieux… jeunes !