Cartographie de l’infini

Serait-il possible de guérir une grande blessure en la niant ou en faisant comme si elle n’était pas là ? Je l’avoue : pour ne pas déranger le statu quo de l’ordre culturel établi et tout faire pour rester « dans la lumière », il m’arrive de glisser la poussière émotionnelle sous mon tapis mental et de masquer mon chagrin sous un sourire de commande. Mais faire l’autruche ne nous aidera pas. Sous le prétexte fallacieux de rester positif coûte que coûte, peut-on vraiment trouver la solution en faisant semblant d’ignorer le problème ? Mon maître Sridhar Swami disait souvent que l’harmonie des synthèses vient de l’exploration des thèses et des antithèses. Explorer l’antithèse c’est mettre le doigt sur le furoncle pour le soigner. C’est un travail ingrat car on s’expose à de sérieuses résistances. Il est pourtant sain de le faire. Quand on tente de poser un regard lucide sur le monde qui nous entoure aujourd’hui, l’antithèse saute aux yeux: il s’agit ni plus ni moins de l’effondrement de notre civilisation. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un membre de la communauté scientifique internationale nous rabâche les oreilles en nous répétant que notre mode de civilisation contribue à la destruction rapide de la planète. Où est donc passée la joie de vivre de nos ancêtres ? J’ai donc osé ressortir la carte de l’infini pour tenter de retrouver ma route au-milieu des mille et une informations catastrophiques qui nous arrivent chaque jour. Que se passe-t-il dans le monde et pourquoi les choses vont-elles si mal ?

Les territoires de l’infini, voilà une chose à laquelle notre culture occidentale rationnelle ne nous a pas initiés. Je me souviens d’avoir décroché du programme d’éducation officiel quand mes professeurs ne savaient plus quoi répondre aux questions que je leur posais, d’une part à propos des divers niveaux d’organisation des électrons dont la matière est constituée, et d’autre part à propos de la manière dont ces particules répondent aux intentions de la conscience humaine. À l’époque, les preuves scientifiques selon lesquelles l’être humain est une projection de ses conceptions mentales étaient déjà bien documentées mais ne faisaient pas encore partie de nos cours de physique. Le sont-elles aujourd’hui ? J’en doute. Les résistances de nos institutions sociales, médicales et financières ont encore de nos jours le plus grand mal à nous restituer ce droit d’autodétermination. Pour nous le faire oublier, les corporations médiatiques ne cessent de nous distraire par toutes sortes de désinformations futiles. Quelle est donc cette parodie de réalité prétendument matérielle qui est encore enseignée et diffusée à grande échelle ? L’homme descend du singe et l’univers est le fruit du hasard ? Sérieusement… Tous les biographes de Darwin (1809-1882) savent pourtant que notre légendaire géologue anglais s’est rétracté sur son lit de mort. Pareillement, le Big Bang est depuis longtemps largement reconnu comme une spéculation invérifiable par les cercles d’études qui s’intéressent sans opinion préconçue à la création de l’univers. Mais bizarrement, ces hypothèses douteuses passent encore pour être des sacrosaintes vérités dans l’esprit de bien des occidentaux. Faut-il y croire parce qu’on nous l’a inculqué ou parce qu’on en parle dans des magazines populaires ?

À 6 ans, mes chers parents (qui étaient athées et existentialistes) m’ont fait baptiser pour m’inscrire au Collège des Jésuites. Ce collège était reconnu comme la meilleure école d’Alger (en 1958 l’Algérie était encore une colonie sous contrôle militaire français). Une fois la cérémonie terminée, j’entends le chapelain de service ce jour-là dire à ma mère que sans être baptisés les « païens » brûlent en enfer pour l’éternité. Inutile de vous dire que j’ai décidé sur le champ que le dogme romain catholique n’était pas fait pour moi. Je me suis dit qu’il valait mieux être un païen libre-penseur qu’un curé coincé entre les murs de son catéchisme. Voilà bien le pivot du problème actuel : les hommes souffrent de la même détresse, des mêmes peurs, des mêmes maladies psychiques. La guérison pourrait donc être pour tous la même mais il faudrait l’insérer au cœur même de l’angoisse spirituelle qui nous habite. Qu’elle soit médiatique, politique ou religieuse, on essaye toujours de nous imposer une doctrine de l’extérieur. Cette présomption partisane est la source de tous les conflits ; elle nous déshumanise dans la mesure où elle résiste aux traditions et aux cultures dont nous avons tant à apprendre. Si nous n’éliminons pas les guerres de religion, ce sont les guerres de religions qui vont nous éliminer.

C’est cet exclusivisme monstrueux, qu’il soit laïque, politique, culturel, scientifique ou spirituel, qui nous rend si difficile l’accès à l’intelligence des sphères de l’esprit vivant. Notre conscience semble s’être noyée dans une société foncièrement inapte à intégrer les messages que nous envoie constamment l’esprit de la vie parce que cet esprit nous parle en langage symbolique, sous forme de rêves, d’images et de signes. Lors de mes séjours au sein de divers mouvements religieux, je me suis vite rendu compte d’une chose : nos rites sont devenus rigides, contraignants, ennuyeux, vides de sens au point de ne plus rien nous dire parce que nous ne savons plus comment en lire la signification symbolique. On répète les gestes et les formules machinalement parce que la pression sociale du groupe nous y contraint, mais la plupart du temps ces cérémonies ont cessé de vivre de l’intérieur. C’est précisément l’architecture de cette vie intérieure qu’il serait crucial de redéfinir afin de réaffirmer l’indépendance et le bonheur de notre véritable nature.

La question est de savoir comment retrouver le sens des choses sacrées au-delà des bureaucraties religieuses, au-delà du bourrage de crâne médiatique et des politiques académiques. Comment faire pour reconstruire notre univers et revenir à une vie saine, réussie et heureuse ? La vision qui domine dans notre monde d’exploitation et de consommation est obsolète et tout porte à penser que nous avons besoin d’un nouveau regard sur le réel. Notre éducation de la pensée nous a conditionnés à ne considérer comme réels uniquement les objets qui relèvent de règles rationnelles. Un chirurgien de renom m’a dit un jour sur un petit ton condescendant : « Au cours de ma carrière j’ai été amené à faire des centaines d’opérations à cœur ouvert mais je n’ai jamais trouvé la moindre trace de cette supposée particule spirituelle dont vous me parlez ». On en est encore là. Pour cette classe de rationalistes, si on ne peut pas voir une chose, elle n’existe tout simplement pas. Qu’importe que l’on sache que nos perceptions sensorielles soient imparfaites, que nous sommes facilement illusionnés, que nous commettons des erreurs et que nous avons la fâcheuse tendance à tromper les autres, pour beaucoup de nos contemporains les choses réelles doivent être observables par les sens physiques. On doit pouvoir les contrôler et se les approprier. D’après le sage Socrate, telle est précisément l’attitude qui emporte une civilisation vers sa chute. Pour Socrate et la plupart de ses illustres disciples, dont Platon, tout échafaudage de société qui fait semblant d’ignorer l’universalité et l’immortalité de l’âme ancestrale s’enfonce inexorablement dans la pénurie, la guerre civile et l’autodestruction. De nos jours, on vient même d’inventer un mot pour décrire la situation catastrophique que nous avons nous-mêmes provoquée : la « collapsologie » ou l’étude de l’effondrement. Lorsque la seule réalité est celle que l’on arrive à mesurer et quantifier, physiquement et chimiquement, l’être humain perd du même coup tout ce qui fait de lui un membre de l’humanité. En niant sa partie subjective, sa part de rêve, il échoue forcément dans le cercle vicieux de la compétition objective féroce. L’avidité le rend silencieusement violent. Le capital coupe-gorge des banquiers-banksters devient alors son seul credo. Il s’abaisse ainsi lui-même à un niveau d’une cruauté insensée que l’on pourrait qualifier de sous-animale. Une bande de barbares hostiles se cacherait-elle sous le masque imperturbable et la cravate des financiers de Wall Street ? Dans la nature, on ne voit aucun animal fonctionner indépendamment des lois de l’univers, s’asphyxier dans ses propres déchets et pousser ses associés à la ruine sous prétexte que ses actionnaires réclament plus de profits. À part l’homme moderne, quel animal saccage l’habitat dont il dépend ou invente des engins de destruction massive en laissant ses enfants mourir de faim ? (Il y avait 15 millions d’enfants qui mourraient de faim dans le monde en 1987, c’est-à-dire 40 000 par jour ; combien y en a-t-il aujourd’hui ?) Notre super-chirurgien a-t-il trouvé des éléments identifiables de compassion, d’empathie, de mémoire, de sentiment ou d’amour en découpant méthodiquement les cœurs de ses patients ? Est-ce à dire que les choses qui ne sont pas cartographiées n’existent pas du seul fait que nous sommes dans l’impossibilité de les voir ou de les peser ? Une chose est pourtant évidente, et tout être normalement constitué la ressent intuitivement : il existe des niveaux de réalités qui sont totalement inclassables dans les fichiers électroniques de nos pédagogues. Ces niveaux de réalité se trouvent également au-delà de toute théologie, de toute Église et de toute doctrine fondamentaliste sectaire. Le problème est simple : le citoyen qui admet que les êtres qui existent de façon effective ne sont constitués que d’éléments physiques et chimiques se dirigent tout droit vers une angoisse existentielle qui se transforme peu à peu en burn-out, en dépressions nerveuses et en maladies psychiques. Pourquoi ? Parce qu’il finit par passer tôt ou tard à côté de lui-même et de sa propre magie. Il oublie ses rêves et la magie de sa vie lui échappe. Il finit un jour ou l’autre par passer à côté de sa partie essentielle, sa partie poétique ; tout se passe comme si le fanatisme du réductionnisme matérialiste nous imposait de passer à côté de notre propre vie en voulant faire de nous des robots dénués de tout sentiment. La société dans son ensemble a réussi à générer une telle réduction de l’être humain que la vie sur terre en devient quasiment irrespirable. Les lobbyistes de l’industrie pharmaceutique exploitent avec une expertise machiavélique cette tragédie en mettant sur le marché des tonnes d’antidépresseurs aux effets secondaires pernicieux et des milliards de gens de plus en plus anxieux les consomment désormais dans le monde entier. Sans un sursaut de bonne volonté, le réveil pourrait être fort difficile. La guérison est ailleurs.

Ce qui est le plus surprenant c’est qu’il suffit de fermer les yeux pour ressentir ce qui est vivant et infiniment sacré à l’intérieur de nous. Nous sommes « avec » le corps mais nous ne sommes pas le corps. L’enveloppe physique doit bien entendu être respectée et nourrie comme on prend soin de son véhicule. Mais entre la machine et le pilote, c’est le pilote qui est essentiel. Si on ignore le pilote, même une machine en bon état ne sert plus à rien. Ce qui nous anime n’est pas génétique ou mécanique, c’est quelque chose d’incommensurable. C’est une force vitale qui jaillit d’un processus psychique immatériel. Le savant Lavoisier (1743-1794) dit de la force qu’elle n’est jamais créée, qu’elle n’est jamais détruite mais qu’elle se transforme à l’infini. Ce principe actif était connu, expliqué, documenté et décrit avec précision dans pratiquement toutes les cultures qui nous ont précédés. Dès que ce principe s’éteint, le tissu social commence à s’effiler. L’homme de la rue parvient de moins en moins à décrypter le privilège majestueux de sa forme humaine. Il y a rupture du processus de croissance psychologique et on ressent la menace sourde d’un dérèglement de la conscience à l’échelle planétaire. Des vibrations de peur remplacent les ondes pures de la charité. L’angoisse est le plus souvent inconsciente mais bien réelle. Un élément de guérison serait de redécouvrir individuellement la carte millénaire des chemins de la sagesse, le plan occulté des grands remous qui dorment au fond de nous.

Selon la sagesse védique, la force vitale indestructible qui anime notre corps matériel se nomme « jivatma ». On peut traduire ce mot par parcelle atomique de la vie totale. Cette particule est décrite comme un fragment vivant, une étincelle de vie infinitésimale faisant partie intégrante du tout-complet universel. Ce tout-infini vivant est lui-même dépeint comme une substance de conscience non-duelle, non-linéaire, supralogique, d’une bienveillance sans limite et possédant une infinité d’attributs et d’aspects impersonnels et personnels. Cette quintessence se révèle à nous en fonction du stade de notre évolution. L’infini étant par nature indivisible et indestructible, sans commencement et sans fin, toutes ses parties en possèdent naturellement les mêmes qualités : la réalité est holographique. C’est sans doute ce qui fait dire aux auteurs de la Bible que « Dieu a fait l’homme à son image ». Ils auraient plutôt dû dire que Dieu « fait » la vie à son image. Car dans l’énergie tout doit se passer dans l’instant présent, sinon ce n’est même pas la peine d’en parler. L’exégèse historico-critique des textes révélés n’interpelle plus personne depuis longtemps. Selon les lois de la bioénergétique, rien ne se crée, rien ne meurt, tout se transforme dans l’instant présent. Ni le passé ni le futur ne sont pris en considération. Par conséquent, s’il existe une énergie suprême dans l’univers, son action se passe ici et maintenant dans les arcanes de notre individualité.

Les éléments du corps sont matériels mais la particule vivante qui l’anime est d’un tout autre tempérament. Elle demeure impérissable et jamais ne fut le temps où elle n’existait pas. Seul le corps qu’elle accompagne et à qui elle donne vie durant une vie terrestre est sujet à la dissolution. Elle ne naît ni ne meurt. Elle ne cessera jamais d’être. Lorsque le corps devient inhabitable par cause d’accident, de maladie ou de vieillesse, cet atome vivant le quitte aussi naturellement que nous nous débarrassons d’un vieux coton ouaté usé pour en revêtir un neuf. L’énergie vitale se débarrasse d’un corps rendu inhospitalier et se réincarne dans un nouveau au gré du libre-arbitre de sa conscience. C’est ce qui est appelé processus de mort et de métempsychose. La nouvelle réalité apparaît alors selon la manière dont on est en mesure de la concevoir. Il y a bien une évolution mais elle n’est pas biologique ; ce n’est pas le corps matériel qui change de forme mais c’est la conscience qui change de corps. L’évolution est une évolution de conscience, pas de matière. Il est surprenant que les apôtres de Darwin professent encore la facétie de l’évolution biologique des espèces. L’énergie vitale de la conscience possède la faculté inouïe de créer elle-même les conditions de son existence présente et future. C’est même un simple phénomène qui peut être observé au cours d’une seule vie : les cellules du corps meurent approximativement tous les sept ans. Le corps se transforme alors que notre individualité demeure identique. Les possibilités de transformations physiques sont infinies parce qu’elles suivent nos états d’âme et sont affectées par nos comportements. Ce sont les qualités de nos états d’esprit qui modifient l’état du corps physique et non l’inverse. Personne n’a jamais vu et ne verra jamais une espèce donner biologiquement naissance à une autre espèce.

La seule chose que nous pouvons craindre est donc l’oubli de notre immortalité bioénergétique. En ethnologie, les chamans expliquent très bien ce processus. Et il n’y a rien dans ce constat qui justifie l’exclusivisme masculin ; il y a toujours eu de nombreuses femmes chamanes, et les Premières Nations ont eu des femmes initiées, des femmes enseignantes et dirigeantes, des femmes guru etc. L’énergie de la vie de l’âme est bisexuée, au-delà des désignations purement physiologiques. Tous les observateurs qui étudient les mappemondes de l’histoire humaine savent que la reconnaissance de notre identité immortelle a le pouvoir de transformer une société de fond en comble. De toute évidence, l’encadrement social que nous avons créé depuis le choc industriel obstrue l’esprit des gens en leur faisant croire qu’ils ne sont qu’une sorte de machinerie faite de morceaux interchangeables. Or nos angoisses existentielles ne sont pas des problèmes charnels ou physiologiques ; la solution se trouve donc plus en profondeur. La vie elle-même nous demande d’actualiser la guérison de notre conscience. Les Anciens voyaient dans l’oubli de l’immortalité de l’âme la racine de nos drames humains, la cause de nos détresses spirituelles et, par réaction psychosomatique, l’origine de nos maladies corporelles.

Pour que tout redevienne limpide, un élément de solution serait de ne plus lire nos Évangiles, nos Corans ou nos Bhagavad-Gita comme de vieux bouquins démodés et dogmatiques mais comme des symboles vivants, des informations actives pouvant nous révéler symboliquement ce qui est réellement précieux pour nous. Comment traduire l’inclination à rencontrer le divin dans la réalité humaine de tous les jours, et pas seulement dans ses bonheurs mais aussi dans ses obscurités, ses souffrances, ses épreuves et ses abjections ? Il faudra que la religion redevienne initiatique et non théologique. Il faudra décoder le sens caché de la lettre révélée de Vyasadeva, de Chaitanya, de Bouddha, de Confucius, de Kuan Yin, de Tara, de Mahomet, de Moïse et de tant d’autres éveilleurs de conscience. Pour exemple, il faudra réaliser que l’annonciation de l’ange Gabriel faite à Marie s’adresse aujourd’hui même à chacun d’entre nous, qui que nous soyons, et pas seulement à une belle dame historique. Sinon l’Évangile ne nous parle plus de l’intérieur et perd toute signification transcendante réelle. Ces informations doivent nous montrer ce qui est important pour nos sentiments profonds, pour notre créativité, pour notre santé et sur ce qui vaut pour tous les temps et pour tous les peuples. L’infini n’est pas de la bigoterie. Pour que ces versets, ces paraboles ou ces psaumes nous soient réellement utiles, il est urgent de les transposer en symboles et de les insérer dans notre vie quotidienne. Il en est de même pour les découvertes remarquables de la psychanalyse et de la mécanique quantique. À quoi peut bien nous servir de savoir que nos rêves sont des révélateurs et que notre conscience détermine le comportement des neutrons et des protons dont est constitué notre environnement si nous ne mettons pas cette connaissance en pratique dès aujourd’hui ?

Nous sommes dans ce monde mais nous ne sommes pas de ce monde. Nous sommes énergie spirituelle immortelle plongée dans un monde mortel. Toutes les tragédies, toutes les douleurs du monde nous poussent vers la prise de conscience de notre constitution éternelle, vers le besoin d’un bonheur sans limite, vers une libération. Telle serait la justification du mal absolu dans l’univers. Quand tout va mal dans le monde, on est censé comprendre que le monde a pris une mauvaise direction. Il nous faut alors la corriger, modifier l’itinéraire, changer d’angle de vue, réviser le plan de vie. Nous ne sommes pas des machines périssables ; nous sommes des parcelles de la toute-puissance vitale. La vie ne provient pas des vieux fossiles. La vie vient de la vie elle-même. Cette excellente nouvelle doit nous libérer de la lutte pour l’existence et des soucis qui nous écrasent. Une renaissance de la conscience est désormais nécessaire. Nous ne redeviendrons des personnes vivantes qu’en devenant assez audacieux pour nous libérer de l’hypocrisie de nos religions de pouvoir d’égo et de nos spéculations mentales pseudo-scientifiques. Il nous faudra vivre réellement, cesser de transposer nos peurs, nos frustrations, nos colères, nos attentes ou nos refoulements sur les membres de nos familles ou sur les autres en général. Nous sommes déjà immortels par nature, libres, éveillés et heureux dans l’éternité du cosmos. Nous n’allons pas mourir et nous n’avons jamais pris naissance. Seuls les corps physiques que nous aimons et que nous animons naissent et meurent. Nous les aimons parce que nous aimons l’âme qui les anime.

Et si, pour sauver la terre, il suffisait de s’intéresser à cette poésie cosmique qui se cache dans le cœur de nos voisins et dans les profondeurs de chaque être vivant ? Nous ne serons jamais complètement assimilés à des codes-barres. Nous sommes divins parce que notre origine est divine. Le principe actif divin nous crée et nous recrée sans cesse aujourd’hui même, en ce moment même, à travers les images, les motivations, les intentions et les désirs que nous cultivons dans le secret de nos consciences. Rien n’est statique, tout est cocréation dynamique. Ce phénomène n’a ni début ni fin. Je revendique le retour d’un monde sacré infiniment vivant qui ne serait ni religieux ni athée, ni créationiste ni évolutioniste. Le retour d’un infini sacré dont l’avènement nous permettrait de nous réaliser pleinement. Nous devons nous éveiller et revendiquer une remise en action naturelle et thérapeutique du caractère inviolable de toute chose. Une remise en action des facultés thérapeutiques de l’humain qui « chasserait les démons » de nos cupidités, de nos ressentiments, de nos rancœurs et de nos jalousies. Redécouvrir ces facultés sacrées nous redonnerait le pouvoir de guérir nos névroses et nos arthroses par une simple imposition des mains. Ce pouvoir est en nous. Le royaume de l’infini et de l’Infiniment Fascinant est en nous. Qu’attendons-nous pour lui ouvrir les bras et l’accueillir ? Je rêve d’une société nouvelle où l’attention serait portée aux sentiments, à ce que nous ressentons au fond de nous et pas seulement à ce que nous accomplissons ou à ce que nous n’accomplissons pas. Une société respectueuse de l’aspect liturgique et vénérable de la nature en sachant qu’elle est habitée par des êtres magiques, féériques et merveilleux. Je rêve d’un monde qui nous permettrait enfin de vivre connectés avec les autres, avec les étoiles, les arbres, avec nos frères animaux, avec les tortues, les dauphins, les oiseaux, les abeilles, avec nos sœurs les plantes médicinales, avec la magie des elfes des forêts, la douceur des rivières et la majesté des plaines, des montagnes et des collines. Je rêve d’un monde unifié dans la beauté divine de la galaxie où nous pourrions ressentir la présence du Grand Esprit. Je suis peut-être un rêveur mais je sais je ne suis pas le seul. Nous sommes légion.

Le retour du sacré sauvera le 21ème siècle. Il nous aidera à créer ensemble une civilisation de coopération non-duelle et non contraignante. Nous ne sommes pas de ce monde mais nous pouvons le rendre radieux car nous sommes des électrons libres de l’esprit de la radiance infinie. Tout est encore possible. La solution n’est ni religieuse ni politique ni scientifique. La solution est individuelle. Nous sommes des individus conscients parce que nous sommes indivisibles par constitution de conscience. Rien ni personne n’aura jamais le pouvoir de diviser la parcelle d’infini que nous sommes. Aucune arme nucléaire ou bactériologique ne pourra jamais la désagréger. Nous sommes des êtres libres. Au niveau spirituel nous sommes un. Il nous faudra déchiffrer notre grandeur et cartographier notre inconcevable dignité. Même le plus petit d’entre nous sera honoré comme un être humain à part entière, unique et irremplaçable, une créature du Dieu Vivant. Nos corps sont faits de matière, certes, mais notre esprit est un canal de lumière suprême. Si la nouvelle humanité commence à ressentir qu’elle existe dans le champ d’énergie d’un amour infini qui croit plus en elle qu’elle n’a jamais appris à le faire, on observe déjà l’avènement d’une civilisation divine qui s’amorce. Tous les espoirs sont permis.

Prah-Ladji Patrick Bernard.

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