Faire face à ses peurs au lieu de les ignorer…

Une des choses les plus importantes à bien comprendre, c’est qu’il ne faut surtout pas ignorer ses peurs quand elles font surface en nous.

Puisqu’on a été élevés pour la plupart d’entre nous dans un monde tissé de peurs (peur de la mort, peur de la maladie, peur des accidents, peur de perdre, peur de se tromper, peur de l’insécurité, peur d’avoir peur et j’en passe…), on ne s’en débarrassera pas facilement. La peur de l’insécurité est particulièrement préoccupante lorsqu’on chemine vers l’illumination ou le bien-être en tout,  car on ne connaît jamais vraiment notre véritable destination ni la prochaine étape. On ne sait même pas quel est notre but ultime puisque celui-ci est l’illimité ! Vivant constamment entre deux eaux, les doutes peuvent faire surface à tout moment et nous faire faire bien des pas de côté. C’est alors que les voies de service sont bien utiles, le temps de respirer un peu et ensuite de reprendre notre montée.

Heureusement, tous nos arrêts sont momentanés et, si vous avez choisi l’illimité comme destination, les doutes ne vont pas persister bien longtemps. Ils s’évanouiront d’eux-mêmes au contact de votre passion de vivre.

N’oubliez pas non plus que rares sont les gens qui sont prêts à évacuer de leur vie en un seul coup toutes leurs limitations. C’est une voie de non-souffrance, et cela va à l’encontre de ce que nous ont enseigné les autorités religieuses et spirituelles d’antan. Imbibé jusqu’à la moelle des os par cette foi aveugle aux vertus de la souffrance, il n’est pas étonnant d’entendre parfois notre inconscient nous susurrer à l’oreille des avertissements tels : « Fais attention, car un jour tu devras payer pour tes moments de bonheur ». À mon avis, rien n’est aussi faux. Personne n’est obligé de souffrir et c’est de cette croyance en la souffrance dont il faut tout d’abord se débarrasser. Mais ça ne se fera pas en un clin d’œil. Au début, l’apparition soudaine de peurs ne pourra être enrayée, mais en cessant progressivement de les nourrir, elles disparaîtront toutes seules à force de se voir ignorées.

Il est également inutile de tenter de se faire croire que nos peurs n’existent pas. Qu’on se le dise, les peurs existent et elles existeront toujours. Par contre, lorsqu’on comprend qu’elles ne nous appartiennent pas, cela change complètement la donne. Permettez-leur de faire surface de temps en temps et laissez-les traverser librement votre ciel comme le vent le fait pendant la tempête, un vent sur lequel on n’a aucun contrôle. Soyez patient et agissez comme le font les roseaux qui, durant les périodes de grands vents, fléchissent sous la force du vent qui passe au-dessus d’eux. Ils ont la sagesse de plier l’échine au bon moment, juste assez pour pouvoir se relever encore plus forts quand le calme est revenu. Ainsi devrions-nous agir dans toutes nos périodes de vulnérabilité et d’émotion.

Une peur qui perdure n’est en fait qu’une émotion qui n’est pas contrôlée, qui prend toute la place et tarde à se retirer. Pourquoi ? Parce que c’est nous qui la retenons en la nourrissant et en nous occupant trop d’elle. En effet, dès qu’on lâche prise, l’émotion s’apaise, la peur disparaît aussi sans qu’aucun effort supplémentaire soit nécessaire. « Toute souffrance vient du fait que l’on résiste à ce qui est ». Cessez donc de vous battre contre des ennemis sur lesquels vous n’avez de toute façon aucun contrôle pour l’instant. C’est ainsi que ça se passe sur la voie de l’« escalator ». Tout se vit avec grande intensité, les joies comme les peines, les moments de grâce comme ceux de peur. Rien ne reste suffisamment longtemps pour qu’on s’y attache.

André Harvey         

 

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