JE SENS EN MOI LA VIE INFINIE !

 « Seul l’Esprit, s’il souffle sur la glaise, peut créer l’Homme. »

                                                                   Antoine de Saint-Exupéry

Les plus anciens d’entre nous se rappelleront sans doute d’Anna Pegova, cette femme devenue célèbre en créant les traitements de beauté qui portent son nom. Alors qu’elle avait 92 ans, elle écrit : « Je peux tout. Sentir que l’esprit peut tout ! Il veille en moi et sur moi. Mon esprit m’empêche d’être malade, ou seulement fatiguée. Je ne mange guère, je dors à peine. J’ai eu de grands biens : disparus. Mais quand tout a été perdu, l’esprit perd ses chaînes. Je sens en moi la vie infinie et immortelle de l’esprit. »

Le caractère sacré de la vie

Qui ne sent ce mystérieux courant de vie couler en lui, les jours où l’on se sent soulevé par l’espérance ? À l’expérience, nous nous rendons bien compte que nous vivons d’une certaine énergie qui n’est pas la nôtre, que ce courant vital qui circule en nous, nous n’en sommes pas complètement responsables. Cela laisse supposer la présence d’une source qui la produit et d’une force qui la maintient, lesquelles ne dépendent pas entièrement de nous. La vie et l’être procèdent d’une Source invisible qui prodigue la vie à l’infini. Certains l’appellent l’Esprit, l’Âme, l’autre dimension, ou encore la seconde réalité. Mais la foi la qualifie de divine. C’est ce qui nous rend conscients du caractère sacré de la vie.

Ce phénomène est souvent défini en termes de transcendance. Il existe chez l’être humain une aptitude qui le rend capable de dépasser sa condition pour accéder à une dimension qui le dépasse. La transcendance modifie toute la vision de la réalité. Elle invite à mettre toute chose en perspective, à voir la vie au-dessus ou au-delà d’elle-même. Il y a dans la vie plus que la vie. La vie recèle un mystère plus grand que la somme de chaque chose.

Le « souffle originel »

En ce qui me concerne, c’est dans la contemplation de la nature que j’expérimente le plus souvent la transcendance. Et pour cause! J’ai le bonheur d’habiter l’une des régions les plus belles de la planète. Une région qui possède une âme cosmique d’une telle magnificence et d’une telle splendeur que les mots défaillent pour en traduire la beauté. Cette âme s’incarne dans le majestueux fjord marin du Saguenay. Ce type d’expérience, il va de soi, se vit sur un horizon d’infini rappelant que nous sommes faits pour beaucoup plus grand et plus élevé que soi et que nous pouvons donner une dimension verticale à notre vie.

De là, on peut penser au « souffle vital », au « souffle originel », celui qui est évoqué dans la Genèse (2, 6), principe de la vie qui se poursuit bien au-delà de la mort. L’image du souffle évoque également cette mystérieuse présence intime de Dieu, aussi présent en nous que notre propre souffle vital. C’est ce qu’enseignait jadis saint Augustin : « Dieu est plus intérieur à nous que nous le sommes à nous-mêmes. » En fait, Dieu est aussi près de nous que nous choisissons de l’être. Cela déborde évidemment le cadre d’une existence enroulée dans la finitude. Nous sommes plus grands que nos limites. Notre être est au-delà de tous les accomplissements et, pour en bénéficier pleinement, il s’agit de nous rendre disponibles à cette réalité.

     Jean-Paul Simard, écrivain          

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