Le monde est dans le mental (2e partie)

Selon les enseignements des trente-deux mille versets du Yoga-Vasishtha, le monde est dans l’âme (le yoga-Vasistha est aussi connu sous le nom de Maharamayana, célèbre traité philosophique que l’on attribue au sage Valmiki, premier poète à s’être exprimé dans la langue sanscrite telle que nous la connaissons encore aujourd’hui). L’âme est le principe vital qui anime les corps de matière dans lesquels elle se réincorpore de vie en vie. Rien ne dure longtemps dans l’univers hormis la force vitale spirituelle de l’être vivant. L’être humain se lie par son activité mentale et se libère de même par elle. Libéré du concept uniquement matérialiste de l’existence, l’âme se plonge dans la béatitude de sa propre nature non-duelle. Elle détient éternellement le pouvoir de le faire parce qu’elle participe de la Divinité Totale dont elle est une ondulation infime, comme une vague est une ondulation de l’océan, comme une particule de lumière est une ondulation de l’astre solaire. Le secret est de se libérer du sens tenace de l’identification au corps physique. Tenter de découvrir la solution à partir de la matière est une impasse.

Tout vient du dedans, c’est-à-dire que tout provient du Courant Spirituel qui émane de l’Être Originel, la Personnification Suprême de la Divinité, la Pensée Causale d’où jaillit toute semence de vie. Les institutions de religiosité où règnent bureaucratie et politique ne peuvent pas vraiment se sentir concernées par ce niveau de réalité galactique. La Grande Conscience Originelle existe au-delà de toute querelle théologique. Pour nous rapprocher de ce Courant Originel Infini, la première chose à faire serait de fixer notre attention sur le moment présent et d’éviter de porter nos pensées sur des faits passés ou futurs.

Ce qui se passe sur cette planète n’est que la représentation d’une scène installée par les pensées collectives d’une humanité qui ignore les vraies causes du bonheur et de la souffrance. Ce qui se passe aujourd’hui sur la planète existe seulement dans la pensée et dans le sentiment d’appréhension des résidents de ce monde. Nos états d’âme déterminent nos états d’être. La puissance du mental est sacrée et dépasse l’imagination. Ce que nous sommes influence la façon dont nous considérons les autres. Chacun se forme une idée des autres selon ce qu’il est lui-même (amavam manyate jagat). La subjectivité mentale de chacun émet un jugement à propos des circonstances, ou bien à propos des autres, à propos de Dieu ou bien de tout autre objet, selon la manière dont chacun est conditionné. Les joies et les peines que nous ressentons se manifestent selon notre propre conscience. Les conditions de vie qui sont les nôtres ne sont que la projection de nos états d’âme. Cela peut paraître insensé, mais pour qui ne nourrit aucune pensée ni aucun sentiment empoisonné, il n’y a aucun poison, tandis que pour qui cultive des pensées toxiques, même le paradis peut devenir l’enfer. Le monde n’est qu’une expression de nos pensées et de nos sentiments. C’est pourquoi nous pouvons souffrir même dans l’aisance et le luxe alors que nous pouvons être heureux sans rien posséder. Le monde est dans l’âme et l’âme participe du Grand Courant divin, le fleuve infini de toutes les créations.

Nous avons tous une idée plus ou moins précise des diverses croyances religieuses. En tant qu’organe interne de l’être humain, le Courant Spirituel qui émane de l’Être Originel respecte le privilège de chacun d’exprimer sa conviction de la manière dont il l’entend. Les guides ne nous demandent pas de changer de religion ou même d’en avoir une. Peu importe la façon dont nous choisissons d’exprimer la divinité de notre âme, l’important est de trouver le moyen de renforcer la foi que nous avons en la Transcendance et de garder active la relation qui nous unit à Elle.

La crise du monde moderne est spirituelle. Le problème vient du fait que nous avons été dirigés vers une conception réductionniste de la vie. Le grand réveil de l’humanité consiste à réaliser ce que les sages millénaires de même que les sciences quantiques nous enseignent : il existe une Intelligence Créatrice dans l’univers. Que l’on associe cette Intelligence à un Dieu Créateur ou que nous l’appelions d’un autre nom ne change rien à l’affaire; le processus demeure le même pour tous (manuscrit yâh partha sarvasah, Bg, 4-11).

L’Intelligence Universelle nous place dans des situations extrêmes simplement pour nous donner une chance de voir si nous sommes heureux dans de telles situations. De grands tourments peuvent parfois nous amener à un éveil intérieur inouï. L’adversité mène souvent au succès. Il est possible de percevoir les problèmes comme des bénédictions déguisées. Tout dépend de nos états d’âme. D’une manière ou d’une autre, les constances du cosmos œuvrent sans cesse pour le bénéfice des âmes incarnées bien que la plupart du temps nous ne voyons pas les choses de cette manière. Quoi qu’il en soit, les lois de la nature sont des codes fixes et non-négociables. Quiconque les brise fait la promotion de son propre inconfort. On doit soit leur obéir en réalisant qu’elles sont fondamentalement bienveillantes, soit ne pas les respecter et en subir les désastreuses conséquences. La civilisation ne doit pas s’excuser pour les souffrances qu’elle endure en rejetant la faute sur «la volonté de Dieu». Il serait préférable qu’elle commence à comprendre que tous ses malheurs viennent de ses propres pensées et de sa propre volonté.

Qu’elle se présente sous forme d’un virus ou d’une catastrophe naturelle, la Nature n’est pas l’ennemi de la civilisation. C’est la civilisation qui est devenue l’ennemi de la Nature. Le corps physique n’est pas non plus notre ennemi, c’est notre véhicule sacré et nous devons tout faire pour le maintenir opérationnel le plus longtemps possible. Le Courant Spirituel projette ses échos, et l’écho de ses échos, à travers toute la création. Il n’est pas de lieu où il n’est pas présent. Il résonne à l’intérieur de notre véhicule terrestre, il resplendit à l’intérieur du temple vivant que constituent les corps physiques des étoiles, des humains, des animaux, des insectes, des bactéries, des plantes et des cristaux. Mais ces enveloppes de chair et d’os aux charmes évanescents ne peuvent pas nous donner le vrai bonheur, en raison du changement continuel auquel elles sont soumises, de par leur nature même, à chaque instant de leur existence. Seule l’âme est permanente, stable, éternelle, et peut ainsi nous offrir un plaisir qui ne fuit jamais. Tout le reste sera tôt ou tard balayé par les vagues du temps. Pourquoi devrions-nous nous attacher à ce qui ne dure pas?

Dans l’illustre Bhagavad-Gita, le Seigneur Krishna enseigne à Son ami Arjuna qu’en tant que Personnification du Brahman, Dieu EST le mental ainsi que la force vitale de tous les êtres vivants (manas câsmi bhûtânam asmi cetanâ, Bg, 10-22). C’est dire la puissance secrète de la pensée humaine. Celui dont le mental demeure constant, stable devant les chocs existentiels, a déjà vaincu la naissance et la mort. Parce qu’il réussit à situer son mental dans la Transcendance, il se situe lui-même dans la Transcendance. Tout est conforme au plan de l’Absolu.

La crise du monde moderne aura certainement son utilité dans le plan cosmique qui est l’évolution infinie de la conscience humaine vers l’amour inconditionnel. Les grandes tribulations vont pousser l’humanité vers une sublime solution : tant qu’elle s’identifie à ses corps de matière susceptibles d’être affectés par toutes sortes de peurs reliées à toutes sortes de propagandes matérialistes, l’humanité doit en subir le terrible conditionnement mental. Elle doit aussi en endurer les conséquences tyranniques qui se manifestent sous formes de distanciation et de désintégration sociales. En tant que fragment divin, l’humanoïde a pour mission de vie de réincorporer l’ensemble de la réalité divine, prendre du recul et voir que tout se place selon la nature de ses pensées. Le monde est dans le mental parce que le mental EST une expansion de Dieu.

Sorti du leurre, celui qui marche sur cette voie de pensée créatrice infinie sait avec certitude que l’être est un, et que cet être participe activement de l’Être de Dieu. Il voit tous les êtres, toutes les circonstances et toutes les lois (liberticides ou libertaires) situés sur le chemin de Dieu. À l’extrême, sa vision est si vaste qu’il peut même voir la volonté universelle dans l’explosion d’une bombe nucléaire; pour lui, pas un brin d’herbe ne bouge sans être en conformité avec les lois inébranlables du cosmos. Il savoure intérieurement une noblesse de cœur qui n’a besoin d’être reconnue par personne. Il est libre dans son âme bien que confiné dans son corps. Forcé d’être masqué, c’est encore lui qui démasque la corruption des autorités et l’illusion du monde. Attaché à Quelque Chose d’immortel qui le dépasse, il se détache de tout ce qui ne dure pas. Il ressent que ce que l’Intelligence de l’univers fait, elle le fait pour son bien. Son cheminement l’emporte vers le jardin de la paix intérieure où tout est instantanément inclus dans le Tout Complet et Absolu. Tout est à la fois un et distinct. L’Un se fusionne dans sa propre Pluralité.

Ce processus évolutif reflète l’axiome sublime de l’Avatar Shri-Krishna-Chaitanya (1486-1534) qui apparaît dans l’Inde médiévale et qui apporte au monde le principe de l’inconcevable simultanéité de l’unité dans la multiplicité (acintya-abheda-bheda-tattva). L’Énergétique et les énergies séparées dont elles émanent restent en union mystique. Dès qu’un être humain développe l’équanimité mentale, cette égalité d’âme qui provient de la réalisation de son unité spirituelle, il se libère de l’asservissement à la matière et, quoi qu’il puisse lui arriver, il peut vivre dès à présent dans une atmosphère libérée et heureuse, toute dédiée au service du prochain et de l’origine céleste de toutes les énergies.

Il y a en chacun de nous un trésor fabuleux de richesse spirituelle. Visualisons cette source de joie et de paix se répandre partout. Le Verbe Divin change de sonorité à chacun des plans qu’Il traverse. La solution sera de changer d’angle de vision, transmuter la conscience humaine d’un plan à un autre. La conception matérielle de l’existence tire les gens vers les profondeurs de la nuit et les condamne à un destin fatal. La conception spirituelle de la vie descend du Royaume super-subjectif de la Lumière, de la Bonté, de la Beauté, de la Vérité, de la Compassion et de l’Amour. Continuons de visualiser le monde que nous désirons et il se concrétisera. Écoutons nos intuitions car elles reconnaissent spontanément ce qui est juste et noble. Les intuitions de nos âmes se posent désormais au pied du trône de notre cœur et nous entendons la voix du Mystère des Mystères.

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