La température et le soccer au Québec

Je partage aujourd’hui avec vous le point de vue d’une mère concernant la réalité de nos jeunes athlètes nord-occidentaux.

Même si le Québec se décline en quatre saisons, l’organisation du soccer a néanmoins coupé l’année… en deux! La saison d’hiver est obligatoire, du moins pour les jeunes qui font partie d’un club de ville. Ils jouent sur les terrains intérieurs synthétiques ou vont courir dehors, même s’il fait moins 25. Le problème, ces gymnases sont dispendieux, autant pour les chauffer que pour les construire. Souvent, à défaut de trouver un terrain disponible, le club fait appel à des installations dans d’autres villes avoisinantes.

Un problème de fréquence aussi. C’est super exigeant pour les parents d’inclure à leur horaire trois soirs par semaine, plus un jour du week-end au moins, parfois deux! Le parent doit aussi débourser, beaucoup, même si l’équipement est minimal comparativement au hockey, pour l’essence et les tournois notamment. Troisièmement, il y a la présence. Le club de mon garçon est à 25 bonnes minutes de route de chez moi. Quand je le conduis à sa pratique, j’y reste. Même chose pour ce qui est des matchs. Comme l’équipe est devenue de calibre national, les déplacements sont plus longs et coûteux. Et la pratique plus exigeante pour les jeunes.

Et ça ne s’arrête pas là! En effet, l’athlète se retrouve dans le sport-études, prisonnier d’un horaire qui ne concorde pas avec le transport scolaire. Le plus intense, c’est qu’après sa journée à l’école, il lui faut se dépêcher pour arriver à sa pratique de club le soir. Parfois, les planificateurs d’horaire placent les entrainements tellement tard que la diminution de la période de sommeil absorbe les débordements sportifs. C’est à se demander si on pense vraiment à l’équilibre du joueur.

De plus, mon garçon fait partie de l’équipe régionale. Heureusement, c’est davantage une expérience mensuelle, mais l’intensité peut augmenter si l’équipe se qualifie pour les jeux du Québec. Il est gardien de but, ce qui ajoute notamment un entraînement.

Comme si ce n’était pas suffisant, à cela s’ajoute la partie « Académie du club de foot Montréal ». Toute l’année, les recruteurs surveillent et suivent tous les talents afin d’assurer la relève pour leur établissement. Chaque saison, ils auditionnent les meilleurs espoirs québécois. Mon garçon en fait partie. D’ailleurs, en ce moment, il en est au troisième tour. Le poste disponible se joue entre deux gardiens. C’est à suivre! Et nous l’accompagnons de nos prières.

Nous avons réalisé cette année, avec tout l’éparpillement que cela occasionne, la difficulté de concilier tout ça avec le reste de la famille et le travail, que c’était peut-être une meilleure idée de concentrer tous ses efforts à même place. Même si nous sommes loin de Montréal, que garçon puisse trouver sa voie la plus simple et lumineuse pour s’accomplir dans son sport.

Vous ai-je parlé de la partie médicale sur le sujet?

Bien s’alimenter, c’est essentiel pour trouver les nutriments, les minéraux, les protéines… Le pain reste une solution facile pour le jeune, épuisé à son retour à la maison, et qui souvent mange vite vite dans l’auto. Les honoraires des thérapeutes en médecine sportive s’accumulent facilement. Il y a toujours un genou, une cheville ou quoi d’autre encore qui ont besoin d’être ajustés.

Alors on compense avec des suppléments, comme des minéraux, du magnésium, des anti-inflammatoires naturels. Il faut aussi supporter le système immunitaire. C’est capital.

Pour revenir sur le sujet de la température au Québec, les mois d’avril et octobre sont, à mon avis, vraiment trop froids pour du soccer extérieur. J’ai vécu cette semaine une situation qui m’a inspiré cet article.

Probablement pour des raisons économiques, les organisateurs du soccer au Québec ne semblent pas capables de marier le gros bon sens de la température à leur logistique intérieure. C’est avril! Tout le monde dehors! Ce n’est pas grave, un tournoi extérieur à se faire venter toute la journée à 5 degrés, ça se fait! Une pratique à la pluie battante à 7 degrés, wahoo! Même la pratique estivale, quand il pleut, qu’ils ouvrent le gymnase! Qu’est-ce que ça fait? Le budget est limité. Voilà la réponse.

Le problème de la matrice

Depuis quelques années que je suis exposée aux réalités du soccer au Québec, les conditions météo ont toujours été à contresens de ma grande logique de mère. Je tente de suivre l’imprévisibilité de la température dans mes prévisions vestimentaires pour arriver à la tenue parfaitement adéquate. S’habiller intelligemment. Le jeune n’a pas ça d’emblée au soccer. Sortir en plein hiver en T-shirt, ça lui arrive après un entrainement.

Il y avait une discussion entre le club et les parents par messages, à l’effet que la pratique serait annulée parce qu’il y avait de la neige sur le terrain. J’ai décidé enfin de verbaliser ma pensée en affirmant que la saison estivale et extérieure devrait être de mai à septembre. Voilà le bon sens. Mais le système ne fonctionne pas comme ça. Quelqu’un n’a pas compris que nous ne vivons pas sous un climat tropical ici.

Tout cela pour dire que ma prise de position a valu à mon fils un torrent de bêtises de ses coéquipiers parce que sa mère avait constaté qu’on exposait volontairement les jeunes athlètes à certains risques, incluant les raisons exposées ci-haut.

Je suis allée directement à la source. Je suis très consciente que le club suit la direction proposée par Soccer Québec. C’est là que ça se passe. J’ai donc écrit et envoyé un courriel exposant le problème et apportant la solution. Je n’ai reçu aucune réponse.

Mon garçon m’a parlé, il m’a précisé  les raisons pour lesquelles ils étaient capables et devaient s’adapter. C’est alors que j’ai compris que, comme dans l’armée, il y a du renforcement ou du conditionnement qui s’exerce dans cette avenue irraisonnable, que tous ont facilement achetée. Le seul fait d’exposer l’évidence a été l’équivalent de sacrer un coup de pied dans la matrice, et secouer les choses a soulevé plein de mécontentement.

J’ai répondu à mon fils que je comprends que personne n’a envie d’améliorer les conditions des athlètes. Moi je suis prête à modifier la politique du système, mais tout le monde s’en fout. Ça revient à ce que chacun a la responsabilité de gérer les conséquences de ses choix. Je lui ai dit que l‘esprit d’équipe de son club est défaillant, car il joue avec des coéquipiers qui sont capables de l’écœurer juste parce que sa mère exprime une opinion sensée — nul ne peut en contester à logique d’ailleurs — pour le bien-être de tous. Je suis certaine que je ne suis pas la seule que ça dérange. Je l’ai invité à recadrer sa confiance envers ses co-équipiers, à comprendre qu’il est martelé dans une matrice à plusieurs paliers (école, ville, région, national, et éventuellement pays).

Le système n’est pas parfait, et j’ai le droit de le dire parce que je paie le prix des conséquences du choix des autres, que c’est moi qui gère au bout du compte, même si je n’ai rien à voir là-dedans.

Bref, je voulais exprimer mon opinion et non en faire un champ de bataille. Cependant, si un jour la conscience s’aligne, j’assume mon opinion jusqu’au rétablissement de cet équilibre, et je suis prête à le mettre en action.

Le soccer est un sport très yang. On voit que c’est conçu dans une énergie masculine, axée sur la performance. Je dis qu’il devrait y avoir plus d’écoute, car le yin a quelque chose d’important à apporter en ce qui a trait à l’équilibre. Il manque la voie du cœur, ou celle d’une voix de mère, en haut de la pyramide décisionnelle. Je suis convaincue, d’ailleurs, que les résultats obtenus par des athlètes de cœur seraient différents également. On l’a vu chez Guy Lafleur, car il a été aimé. 

Soyez bénis.

Namaste

Julie L.

 

Visitez notre page Gratitude

Visitez-nous sur notre page Facebook

 

La température et le soccer au Québec, La température et le soccer au Québec, La température et le soccer au Québec, La température et le soccer au Québec, La température et le soccer au Québec