Les transferts d’énergies subtiles

L’esprit qui est en paix avec lui-même maintient le corps en bonne santé. À l’inverse, il existe deux poisons sous forme d’émotions douloureuses qui nous rendent pessimistes, anxieux et malades : la médisance et l’inquiétude. Si les bons mots ont un pouvoir magique positif, les mauvais laissent une empreinte négative profonde en nous et autour de nous.

L’histoire qui suit illustre bien ces transferts d’énergies subtiles. La sagesse védique prophétise depuis des millénaires l’apparition d’une manifestation divine extrêmement compatissante. Cet avatar (du Sanscrit avatara qui signifie « descente de lumière divine ») apparaît sous la forme merveilleuse de Krishna Chaitanya Mahaprabhu (1486-1534), il y a cinq siècles en Inde. La couleur de sa peau est dorée comme de l’or en fusion. Son nom signifie « grand maître conscient de l’attraction infinie ». L’histoire de cette personnification de l’amour divin est truffée d’anecdotes toutes aussi remarquables les unes que les autres. Un jour, en pleine possession de ses puissances spirituelles, Chaitanya décide de libérer Jagaï et Madaï, deux individus tristement célèbres dont le comportement criminel et particulièrement abject perturbe l’harmonie de son village natal,  Mayapura. L’amour christique de Chaitanya pour les âmes incarnées quelles qu’elles soient est tel qu’il voudrait les affranchir de tous leurs péchés (du latin peccatus qui signifie « faire des erreurs »). Chaitanya décide donc d’absorber en lui-même toutes les réactions toxiques des crimes odieux commis par ces deux meurtriers. Il se passe alors une chose stupéfiante : son corps se met à réagir d’une manière tout à fait surprenante ; sous l’impact de la somme des énergies fortement négatives de Jagaï et Madhaï, le corps de Chaitanya se charge d’énergies sombres, perd sa belle couleur d’or et devient obscur.

La suite de l’histoire est encore plus étonnante. Lorsque les habitants de Mayapura s’inquiètent de cette terrible métamorphose, Chaitanya les rassure en leur disant : « Ne vous inquiétez pas, ma peau va bientôt retrouver sa couleur dorée. Les énergies toxiques qui l’assombrissent maintenant vont aller ailleurs ». On lui demande alors à quel endroit ces réactions négatives vont bien pouvoir se rendre, et il répond : « Ces fréquences de ténèbres vont aller se loger à l’intérieur du cœur de ceux qui s’adonnent à la calomnie, à la critique, à la médisance et qui passent leur temps à dire du mal des autres ».

D’après cette anecdote, il est clair que Chaitanya ne perd pas de temps à critiquer Jagaï et Madhaï ; il ne fait que les libérer d’un lourd karma, et il le fait sans condition et de manière désintéressée. Toutefois, l’énergie toxique libérée ne disparaît pas pour autant car elle doit aller se fixer quelque part. Où va-elle? Elle se dirige naturellement vers ce qui lui ressemble le plus et par conséquent elle trouve refuge dans l’obscurité et la dureté de ceux qui disent du mal des autres. Une énergie est toujours attirée par ce qui vibre à la même fréquence qu’elle. Tel est le diagnostic. Telle est la loi universelle de tout transfert d’énergies subtiles.

Aujourd’hui, nous saisissons mieux ces chroniques de l’Inde médiévale car une des règles de la mécanique quantique stipule que nous sommes tous interreliés, interconnectés, littéralement intriqués dans un immense champ de cohérence fait de résonances cosmiques. L’univers est vivant et réagit comme une table de résonances. Tout semble coïncider dans la galaxie. Rien n’est apparemment laissé au hasard. Nos pensées concernant les autres peuvent-elles vraiment les affecter d’une manière quelconque et nous affecter nous-mêmes ? Oui, il y a une influence, et la science le confirme. Cette réalité ne peut plus être ignorée et il nous est demandé d’y prendre garde. Combien de malaises, de « mal-a-dit », de dépressions, d’indigestions chroniques, de burn-out, de cancers ou de graves problèmes cardiaques dus à la dureté du cœur trouvent leur origine psychosomatique dans ce phénomène? Posons-nous la question.

Nous ne pouvons plus ignorer le danger de nos commérages de salons ou de temples. Soyons clair : qu’elle soit constructive ou envieuse, la critique reste une critique et se retourne immanquablement vers son point de départ. On pourrait dire que nul ne peut subir une influence ou observer un défaut quelconque chez autrui à moins qu’il ne porte en lui-même la nature du défaut qu’il observe. Comme le dicton le dit si bien : « Ça en prend un pour en reconnaître un autre! ».

Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas arrêter les voleurs ou les malfaiteurs. Un scorpion reste un scorpion. Le discernement est toujours de mise. Mais mieux vaudrait tourner sa langue trois fois avant de lancer dans l’espace des paroles qui de toute façon vont inévitablement revenir vers nous.

Il y a une quarantaine d’années, j’ai eu l’opportunité d’être accepté comme élève par le grand bhakti-yogi Sridhar Deva Goswami dans son ashram de Navadwip sur les bords du Gange, au Bengale. Lorsqu’un disciple venait se plaindre du comportement d’un autre disciple, sa réponse était toujours la même : « Regarde au fond de toi et vois si ce ne serait pas toi le fautif. Tu observes quelque chose de négatif chez ton frère en Dieu, c’est entendu, mais pourquoi t’associes-tu avec de telles énergies? La faute que tu perçois va automatiquement s’incruster dans ta conscience et prendre racine dans ton cœur. Tu en souffriras toute ta vie si tu ne t’en libères pas immédiatement. Va vite lui demander pardon, offre-lui ton respect, remercie-le et dis-lui que tu l’aimes. Demande-lui ce que tu peux faire pour le servir ». C’est ainsi que l’ashram baignait continuellement dans la paix.

Il est bon de le savoir. Tous nos désirs, nos doutes, nos tendances comportementales passent d’une personne à l’autre sans arrêt. Nous sommes des émetteurs-récepteurs parce que, par nature, nous sommes des étincelles du Grand Émetteur-Récepteur Divin. Ces transferts d’énergies subtiles se manifestent constamment à travers le cosmos. Est-ce nuisible d’observer les défauts d’autrui et de les critiquer? Cette mauvaise habitude n’est-elle pas un sérieux obstacle au progrès spirituel? Pour les maîtres de la sagesse, la réponse est oui.

Selon Sri Aurobindo, l’avancement en est de beaucoup ralenti et quelques fois, lorsque l’offense est sérieuse et s’adresse à un être évolué, la critique peut être comparée à la fureur d’un éléphant fou dans une boutique de porcelaine. Bonjour les dégâts! Tout le progrès qu’on aurait pu faire en méditant, en chantant des mantra, en faisant du yoga ou toute autre pratique spirituelle s’en trouve totalement pulvérisé en un instant. Du point de vue purement matérialiste, c’est la santé physique et psychique qui s’en trouve affectée. Mais bonne nouvelle : même la médecine officielle est aujourd’hui de moins en moins lente à envisager la réalité d’une conscience au-delà de la matière grossière, et commence à se dégager de ses préjugés en comprenant mieux les lois des énergies reliées aux émotions négatives. Les temps changent.

La critique envieuse est une véritable maladie. Je l’ai souvent remarqué durant mes séjours au sein de mouvements religieux. Les catholiques critiquent les hindous; les « krishna » critiquent les chrétiens; les bouddhistes critiquent les musulmans; les juifs critiquent les « non-élus », etc. C’est une vraie pandémie. Et même au sein d’une même tradition, les différentes sectes se critiquent souvent amèrement entre elles. C’est un cercle vicieux qui ne fait que créer des conflits. Tout se passe comme si l’égo inférieur prend un vil et mesquin plaisir à chercher les défauts des autres pour mieux se glorifier lui-même. On entrave ainsi son propre progrès et celui de la personne critiquée. J’envoie à tous les spiritualistes en cheminement des pensées de tendresse, de joie, de tolérance et de compréhension mutuelle. Puissions-nous mettre en pratique toutes nos illustres théologies.

Que le commérage soit un obstacle sur la voie de l’évolution de la conscience humaine semble être souvent le cas. Nous souffrons de nos propres potins. Je le remarque en moi-même et autour de moi; un esprit potinier nous apporte immanquablement un malaise. On ne se sent pas bien à dire du mal des autres. On les fait souffrir par nos jalousies et par nos effluves psychiques malodorants. En outre, cela crée une mauvaise influence autour de nous partout où nous allons et ouvre des brèches dans nos auras, des fissures par lesquelles les forces hostiles peuvent pénétrer.

Il y a autre chose au niveau du transfert des émanations subtiles que j’aimerais partager avec vous. J’entends trop souvent qu’une mère s’est inquiétée pour son enfant ou pour son mari. Il faut savoir que quand une mère s’inquiète pour son enfant, elle envoie directement vers lui et autour de lui une force maléfique. Cette influence est catastrophique et particulièrement négative. Selon la force de la peur et des soucis que la mère se fait, l’énergie sombre va devoir se solidifier sous forme d’un incident ou d’une mauvaise aventure. La personne pour qui on s’inquiète pourra perdre son argent ou se faire voler, avoir un accident ou tomber malade. Bien évidemment, la mère ne sait absolument pas que son esprit projette ce genre de chose. Elle s’inquiète « par amour » mais en ignorant totalement la dynamique des énergies. Un véritable amour conscient serait de visualiser son enfant entouré de lumière et de protection, de faire confiance à son Ange Gardien et de ne plus avoir peur. À force de projeter des ondes d’inquiétude, la mère crée elle-même, sans le savoir, les circonstances précises qui vont justifier son inquiétude. Et elle dira par la suite : « Ah! Je savais qu’il devait arriver quelque chose! » Mais en réalité, ce sera sa propre anxiété qui aura malencontreusement déclenché l’événement. Bien entendu, tout ceci est inconscient. Il s’agit pourtant d’une forme de magie noire élémentaire.

Les préoccupations et agitations mentales basées sur la peur sont comparables à des flèches empoisonnées et deviennent des sortes de malédictions envoyées vers ceux que l’on voudrait en réalité protéger. Le mieux serait de leur envoyer des bénédictions en faisant confiance en la vie et d’émettre des prières d’amour. Apprendre à développer cette forme d’énergie sublime et toute-puissante que nous nommons « la foi » serait encore la meilleure garantie de protection. Ressentir à l’intérieur de soi qu’il n’arrivera rien de mal à la personne qui nous est chère. « Savoir » intuitivement qu’elle sera parfaitement protégée et qu’il ne lui arrivera que de bons événements et que la route sera belle.

Le chacal de la peur, de l’inquiétude et de la médisance passe le plus clair de son temps à attaquer le lion majestueux de l’amour. Nos pensées et nos paroles deviennent la nourriture de l’un ou de l’autre et déterminent l’issue de ce combat intérieur. Je prie que je cesse de nourrir le chacal de la critique et que je cultive la vision de l’amour vainqueur.

Dans un champ, nous allons trouver des mouches sur les déchets et des abeilles sur les fleurs. C’est la dualité du monde, c’est la vie, c’est comme ça. Que choisirons-nous? Les mouches sur des choses nauséabondes ou les fleurs multicolores qui exaltent de magnifiques parfums? Quel que soit notre choix, les éléments vers lesquels nous portons notre intention prendront racine en nous et auront une répercussion sur notre environnement.

Soyez heureux et que tout vous réussisse.

Prahladji Patrick Bernard

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