MORDRE DANS LA VIE

La passion, c’est ce qui nous garde en Vie, avec un grand V.

La meilleure façon de détecter si une personne est passionnée ou pas, c’est de regarder l’étincelle dans ses yeux. Il n’y a pas de meilleur moyen pour savoir exactement à qui vous avez affaire. Les gens endormis (dans leur existence, entendons-nous bien) ont les yeux fades, sans vie. Ils sont aigris, désabusés, sans rêves ni buts. Le feu en eux semble mort, l’âme éteinte, et comme les yeux en sont le reflet, il n’est pas nécessaire d’être clairvoyant pour le voir.

Regardez les grands passionnés de ce monde. Ils ont les yeux grands ouverts. On dirait même que parfois leurs yeux veulent sortir de leur orbite tant ils sont à l’affût de tout, comme s’ils ne désiraient rien manquer, comme s’ils scrutaient la moindre occasion d’apprendre et de s’émerveiller. Leurs yeux ne semblent jamais assez grands pour capter toute la vie qui se déroule devant eux. À votre tour maintenant. Allez vous regarder dans la glace. Où en êtes-vous ? Oui ! Oui ! Je suis sérieux cette fois, allez-y tout de suite. Ne vous forcez surtout pas, restez naturels et scrutez votre regard sans émettre de jugement. Vos yeux sont-ils à demi clos ? Si oui, ouvrez-les au maximum et constatez la différence. Ils deviendront rieurs, interrogatifs, vivants. Le seul fait de les ouvrir tout grand aura pour effet qu’ils porteront et capteront à la fois plus de vie.

Puis, efforcez-vous de garder ce regard vif et passionné tout le reste de la journée et, sans jeu de mots trop facile, vous « verrez » la vie d’une toute autre façon. Et avec ce regard, je vous garantis que vous ne laisserez personne indifférent. Certaines personnes vous éviteront, tandis que d’autres seront attirées par vous comme un aimant.

Les passionnés s’attirent entre eux

Nous attirons tout ce qui tend à nous prouver que ce que l’on croit est vrai, surtout ce que l’on croit de soi… C’est la fameuse loi des affinités. Laissez-moi vous raconter à ce sujet une anecdote intéressante que j’ai vécue à Liège en Belgique, alors que je devais aller faire réparer de toute urgence un micro sans fil dont j’avais besoin le soir même pour une conférence. J’entrai donc dans un magasin d’électronique et demandai à voir au plus vite le préposé aux réparations. Ce dernier se présenta à moi, l’air particulièrement taquin. Comme, en plus, il me semblait plutôt jeune et inexpérimenté, je me mis à douter de sa compétence et hésitai à lui confier ce genre de travail. J’insistai toutefois pour qu’il fasse très attention, étant donné que mon micro était de grande valeur et que je ne voulais pas qu’il le brise davantage. Le plus sérieusement du monde, il me répondit d’une voix grave que j’avais bien raison d’être craintif car il n’avait pas beaucoup d’expérience dans le domaine des micros sans fil et ratait habituellement son coup une fois sur deux, mais qu’il allait quand même essayer – et il appuya sur ce mot… 

Je figeai sur place un instant, puis, voyant qu’il voulait tout simplement se moquer de mon attitude rébarbative, j’éclatai de rire et nous nous mîmes aussitôt à nous taquiner comme des gamins, oubliant presque la raison de ma venue dans cet endroit. Pendant ce temps, des gens s’étaient attroupés derrière nous. Par politesse, je leur offris de passer devant moi car je n’étais pas si pressé que ça. Mais non, répondirent-ils, c’est tellement bon de vous entendre rire tous les deux. Ça nous manque dans ce temps gris qu’il fait dehors ! Nous passâmes alors de longues minutes à déconner tous ensemble, moi, le réparateur et les gens tout autour qui s’amusaient de mon accent québécois qu’ils essayaient tant bien que mal d’imiter.

Mais nous n’étions pas seuls. Je remarquai que d’autres personnes à l’air plutôt sérieux semblaient nous ignorer et évitaient notre attroupement de joyeux lurons, préférant même faire un long détour pour ne pas entrer dans notre bulle de joie et ressortir tout aussi rapidement par la porte de derrière. Il me parut évident que nous les dérangions par notre joie de vivre trop exubérante, est-ce possible ? Eh oui, certaines personnes ne peuvent même plus supporter la joie, embourbés qu’elles sont dans la gangue de leur négativité. C’est difficile à croire, mais c’est malheureusement la réalité.

Quelques heures plus tard, je revins reprendre mon micro bel et bien réparé et je remarquai que le jeune préposé en question avait les yeux toujours aussi brillants. Tout ça pour dire qu’il nous appartient à nous-mêmes de choisir notre clan, celui des endormis ou celui des passionnés de la vie; deux clans qui, comme vous pouvez le constater, ont souvent bien du mal à se côtoyer.

André Harvey

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