Prophétie des médecines chamaniques

Le chamanisme n’est pas une religion. Pour le célèbre spécialiste Mircéa Eliade, il s’agit plutôt d’un art de vivre selon lequel tout ce qui existe est animé par une force vitale spirituelle, un esprit vivant, fragment de la cohérence universelle du cosmos. Les forces de la matière réagissent aux énergies de nos pensées. De leur côté, les astrophysiciens découvrent que la galaxie fonctionne comme une pensée et non comme un mécanisme inerte. Alors que les biologistes ne font que cloner et imiter la vie sans savoir comment créer le moindre petit moustique (heureusement!), les physiciens, quant à eux, observent que la conscience humaine détermine le comportement et la nature même des particules élémentaires de la matière. Les informations entre science de l’esprit et science de la matière recommencent à se rejoindre et à s’harmoniser.

Selon la philosophie de la médecine chamanique, la maladie éclate lorsqu’on a manqué à la règle du respect de son corps en ne faisant pas ce qui doit être fait pour la prévenir. Rien ne se fait par hasard. En médecine chamanique, l’approche est holistique; on soigne le malade et non la maladie. Pour le ou la chamane, la santé est rétablie par le respect de la Conscience qui guide l’esprit du corps (Kijé Manitou, ou l’Esprit de l’esprit).

En d’autres mots, le guérisseur s’adresse à l’Esprit-Saint du christianisme originel ou au Paramatma, la Super-Âme des védiques. Les mots diffèrent selon les temps et les circonstances mais la quintessence mystique demeure la même. Si les herbes et les protocoles médicaux éliminent les symptômes de la maladie, ils n’en éliminent pas pour autant la cause. L’aspect spirituel et psychologique doit surtout être pris en considération. Comme le savoir du médecin herboriste se limite au soin du corps physique, il est crucial qu’intervienne le médecin de l’esprit, le médecin chaman.

Avant la destruction de la civilisation autochtone par les envahisseurs sanguinaires venus d’Europe il y a 400 ans, la thérapie des chamans était complète et parfaitement adaptée à leur environnement climatique. Le gouvernement Canadien reconnaît aujourd’hui que les structures coloniales de destructions massives ont provoqué un des plus grands génocides de l’histoire humaine (un crime contre l’humanité mis en évidence par ce qu’il est convenu d’appeler « The Indian Act », une pseudo-loi coloniale d’une épouvantable cruauté passée en 1876 qui a forcé des millions d’autochtones à vivre dans des camps de concentration appelés réserves).

Des médecins de grand renom, tel que le docteur F. Banting, prix Nobel de médecine pour sa découverte de l’insuline (un remède très utilisé de nos jours par des millions de diabétiques à travers le monde), reconnaissent que les guérisseurs chamans amérindiens ont appliqué une pharmacopée plus qu’importante qui a conduit la médecine « légale » actuelle aux découvertes dont elle se sert activement et de manière très lucrative de nos jours mais sans jamais citer ni même reconnaître les sources autochtones de ses médicaments.

Dans son travail de recherche sur la médecine des Indiens d’Amérique, l’auteur B. Assiniwi nous informe que si les alcaloïdes des plantes n’apportent pas de résultat, on a alors recours à la médecine chamanique spirituelle. La thérapie est faite d’incantations, d’affirmations positives rappelant au malade sa véritable structure de conscience. L’aspect que peut prendre la thérapie est multiple : il peut s’agir de prières de reconnaissance, de danses, de géométries sacrées, de rythmes de tambours, de chants ou de gestes liturgiques proches du rituel. Ces cérémonies produisent en général d’excellents résultats.

Pour le chaman, la maladie est avant tout un choc en retour. Des malaises sérieux peuvent par exemple provenir de l’esprit furieux des animaux qui ont été tués et mangés sans que le meurtrier s’excuse de leur avoir volé la vie. Même pour se nourrir, les lois de l’univers demandent qu’on rende hommage à l’animal qui se sacrifie pour notre subsistance. Le docteur Harlow Brooks, un contemporain, dit qu’il n’a pas encore trouvé, au sein de nos croyances médicales modernes, quelque chose de plus digne et beau que cette action d’allier chants et danses, ainsi que la présence de l’esprit vivant, aux soins médicaux prodigués aux malades dans le but d’implorer l’assistance divine pour le bienfait d’un peuple.

Même dans notre conception moderne de la médecine qui fait encore semblant d’ignorer le lien pourtant évident entre l’esprit et la matière, on observe souvent qu’une guérison dépend de la confiance que nous portons au médecin qui nous soigne ou aux gestes thérapeutiques qu’il entreprend. L’esprit est donc sans doute le meilleur guérisseur qui soit.

En ce qui concerne le chamanisme, le niveau de connaissance que nous en avons semble encore trop souvent s’apparenter aux films de propagande hollywoodiens proches de la mauvaise caricature où les blancs sont des cowboys et les Indiens des sauvages. L’histoire et la culture des peuples ont toujours été manipulées par les vainqueurs. De toutes évidences, les grandes instructions du passé ont volontairement été perdues. La situation du monde étant aujourd’hui dans un état critique, de nombreux observateurs pensent qu’il est temps de révéler au monde quelques vérités sur la sagesse de la civilisation chamanique. Nous avons beaucoup à apprendre de la manière dont le peuple des chamans considère la Pensée Infinie de Dieu et la Pensée Créatrice de la Nature.

La plus grande difficulté pour traduire et comprendre les principes chamaniques réside dans l’intégration du concept de la Cause Première, la Cause de toutes les causes, Wakan Tanka (en langue Lakota) ou Sakoiatisan (pour les Iroquois). Tout ce qui existe fait partie de l’inconcevable Totalité qui a toujours existé et qui existera de toute éternité. Toutes choses sont égales parce qu’elles font toutes parties intégrantes d’un Tout.

Bien que pour le Christ authentique, le Royaume soit à l’intérieur de nous, le Dieu des envahisseurs coloniaux venus d’Europe, secondés par leurs prédicateurs en robe noire, est un Être anthropomorphique à barbe blanche et au regard vengeur qui existe à l’extérieur de l’homme et de la nature. Pour le chaman, c’est tout le contraire. Le mot Dieu représente la Conscience Totale de l’univers, à la fois mâle et femelle. Cette Présence Vivante est aussi bien à l’intérieur des êtres que partout dans la nature. Cette Omni-conscience ne s’occupe pas directement de la création matérielle. Pour ce faire, l’Esprit Suprême fait appel à des énergies séparées, des entités célestes surnaturelles en charge des forces de la galaxie. C’est pourquoi l’esprit du chaman est en mesure de danser pour le dieu-pluie, avec le dieu-vent, etc.; et les consciences vivantes de ces éléments lui répondent. Rien n’est séparé. Selon la mécanique quantique, toutes choses sont inter-reliées, comme des chandelles allumées par le feu d’un soleil central, et font partie intégrante de ce soleil. La nature est vivante et les règnes sont organisés comme des nations qui doivent être respectées et non conquises ou exploitées au risque de tout détruire.

La Grande Cohérence dirige le chaman parce qu’il se met à son service. Sa vie est simple. La seule loi à laquelle il obéit est la loi naturelle, la loi de Dieu. Il n’a pas besoin d’église pour prier. Il a les collines. Il n’a pas besoin de Bible. Il entend les paroles du vent et les conseils de la pluie, et les étoiles lui font office d’Écritures Saintes. Pour lui, le monde entier est une Bible ouverte, un livre sacré que son peuple étudie durant des milliers d’années. Il sait que tout ce que Dieu a créé est vivant. Même les roches ont une âme. Lorsqu’il les utilise dans ses cérémonies de sudation, il leur parle et les pierres lui répondent.

L’homme blanc, et son Dieu jaloux à barbe blanche, n’avaient évidemment pas les outils psychologiques nécessaires pour saisir la sagesse universelle de l’homme rouge. Encore de nos jours, la tendance est de prendre les choses à l’envers. Parce que le chaman est libre, on le traite de sauvage. On le croit guerrier alors qu’il est paisible. On pense que la coiffure de plumes de ses chefs est un casque de guerre alors qu’il s’agit d’une tiare de cérémonie de paix, chaque plume représentant une bonne action ou une guérison. Lorsque le chaman chante en s’accompagnant du tambour, on pense qu’il s’agit de chants de guerre alors que ce sont des chants de bénédictions et des prières qu’il laisse monter vers la Conscience de l’Espace. Lorsque le peuple des chamans fait vibrer le son des origines sur ses tambours, il ne s’agit pas de tambours de guerre mais bien de la façon dont l’homme rouge parle avec l’Infini. Dans le livre Wisdomkeepers (Les gardiens de la sagesse) écrit par les journalistes d’enquête Steve Wall et Harvey Arden, l’homme-médecine Lakota Noble Red Man dit : « Dans la tradition autochtone, il n’y a jamais eu de tambour de guerre, cela n’existe tout simplement pas ».

Ceux que le chaman nomme les « Anciens » (Elders) sont là pour donner des directions spirituelles à l’humanité. Une sagesse plurimillénaire coule à travers leurs paroles. Leurs messages sont d’une importance capitale pour notre civilisation qui court à la catastrophe en détruisant ses écosystèmes, en polluant ses rivières, ses lacs et ses océans, en décimant ses forêts ancestrales afin de produire des milliards de rouleaux de papiers de toilette (un comble d’absurdité!), en tuant scientifiquement ses abeilles et autres pollinisateurs essentiels par de dangereux pesticides et en menaçant de détruire le monde par l’arme atomique et la radioactivité de plus en plus toxique de ses centrales nucléaires (le plutonium 134 libéré jour après jour depuis l’explosion en 2011 des trois réacteurs de la centrale japonaise de Fukushima est un isotope dont la moitié de la vie s’étend à 24 000 années).

Les anciens chamans nous rappellent que nous avons le devoir de protéger la planète. Ils nous rappellent que la Terre est notre mère, qu’elle pourvoit encore à tous nos besoins et que nous devons lui en être reconnaissants et la remercier. De plus, il nous incombe de le faire pour les sept prochaines générations à venir.

La femme-médecine Harriet Sarlat Gumbs, de la nation Shinnecock, raconte que, lorsqu’elle était enfant, l’eau des rivières était si claire et si propre qu’elle la buvait, s’y baignait et qu’on pouvait même aller s’y laver, mais qu’aujourd’hui les rivières sont si polluées que plus personne ne veut y tremper les pieds. Elle nous fait prendre conscience que l’Américain moyen du 20 ième siècle aura été un producteur de poubelles toxiques, un créateur de poisons virulents et de produits cancérigènes.

Le chant de la médecine chamanique est un chant de guérison pour la terre et la race humaine. Il nous éveille au changement. Nous devons changer notre manière de faire et de vivre si nous voulons survivre. Les prophéties chamaniques sont précises. Bien avant l’invention du mot pollution, elles prédisent la venue d’un peuple guerrier dont les petits-enfants s’asphyxieront dans leurs propres déchets. Elles nous préviennent que lorsque nous couperons le dernier arbre, que nous pêcherons le dernier poisson et que l’eau des dernières nappes phréatiques sera devenue non-potable, c’est à ce moment-là que nous comprendrons que l’argent ne peut pas se manger. Le chaman est un révélateur, un éveilleur de conscience, un prophète.

Le chant du chaman est un cri du cœur, un cri d’alarme. Il nous dit : « Ne pensez pas que vous pourrez vous en sortir en détruisant ce monde que la Conscience Divine vous a alloué pour un temps. L’Être Cosmique et la Terre elle-même vont venir vous réclamer des comptes. Des états entiers risquent de sombrer dans l’océan si vous ne changez pas votre manière de vivre. Des volcans et des tremblements de terre, des inondations et des ouragans, des tornades emporteront vos cités si vous ne changez pas et si vous persistez à fracturer le sol et à jouer les apprentis-sorciers en tentant d’utiliser le climat comme arme de guerre par pure cupidité ».

Les prophéties maléfiques existent mais nous pouvons les transformer en bénédictions par un sursaut de gratitude envers la terre et un éveil d’amour envers les peuples qui y vivent paisiblement et en harmonie avec les lois du cosmos depuis des milliers d’années. Nous allons devoir apprendre la leçon de vie la plus importante de toutes : à savoir qu’il n’y a qu’un seul pouvoir dans l’univers et que ce pouvoir est l’énergie de gratitude, d’amour sans condition et de pardon qui émane de l’Être Suprême, Wakan Tanka, le Grand Mystère, l’inconcevable unité dans la diversité. Les catastrophes qui nous menacent ne proviennent pas de Sa volonté. Elles ne sont ni une récompense ni un châtiment. Elles ne sont que le résultat de nos mauvais choix de société, les réactions néfastes de nos actions malsaines envers la beauté, la biodiversité, et envers toute l’abondance du grand jardin qu’était la Terre autrefois. Le chaman sait que les prophéties ne sont jamais fatales. D’après sa médecine éternelle, il suffirait de suivre à nouveau les simples lois de la nature pour que toute la planète reprenne le chemin de l’harmonie, du bonheur et de la paix durable.

Est-il encore possible que nous changions? Allons-nous changer? N’allons-nous pas le faire? Si on croit les centaines de scientifiques de toutes disciplines qui se sont réunis récemment et qui sont arrivés à la conclusion unanime que notre système de société contribue à la destruction rapide de la planète, il ne nous reste que très peu de temps pour agir. Pour le chaman, tout est encore possible. Tout est toujours possible. Nous avons souvent l’impression que nous ne pouvons rien faire, que les difficultés nous dépassent. Mais ce n’est qu’une fausse impression. Nous pouvons agir par le pouvoir miraculeux de notre conscience, éternel fragment de la Conscience Totale du Divin. Simplement en envoyant autour de nous et en nous des pensées répétées de bonne fortune, des pensées de bonheur et d’opportunité, des pensées de santé et d’harmonie, des pensées d’amour divin où tout dans la vie prend une bonne tournure, où tout se place sous une bonne étoile, où tout dans l’existence devient faste, favorable, propice et providentiel. Et si nous pouvons inclure tous les êtres de la terre et du ciel dans ces nobles pensées, nous pouvons être certains que les Forces d’En-Haut seront à l’écoute et viendront nous seconder et nous aider dans notre entreprise de transformation, de régénération.

Ces pensées sont beaucoup plus que des vœux pieux. Ce sont de véritables énergies. Le conférencier et auteur Pierre Pradervant nomme ce genre d’activité « l’art de bénir ». C’est un phénomène incontournable malgré l’apparent état désespéré des choses. La théorie du chaos nous montre que sous le désordre, sous la souffrance, sous la menace et la destruction se trouve un ordre caché tout-puissant qui n’attend que le moment où nous commencerons à nous y intéresser. « Bénissez ceux qui vous maudissent », dit l’Évangile. En terme général, ce travail intérieur se fait dans le silence intérieur du cœur et produit de grands miracles, c’est-à-dire des faits que la science calculatrice ne peut ni quantifier ni expliquer. Pourtant, les faits sont là, ils existent. Telle est la grande œuvre sacrée du chaman : bénir le monde entier par amour pour le monde entier.

Manitou, Manitou! Hey wakan ho tanka hey wakan ho tanka hey! Hungawa!

 Prahladji Patrick Bernard

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