Es-tu un être de lumière?

S’il existe un mot qui apparaît en surbrillance dans le panorama culturel de notre époque, c’est bien celui de lumière. Des articles, des livres entiers s’écrivent sur le sujet. On retrouve souvent des expressions du genre « tu es enfant de lumière », « chaque personne est un flot de lumière », « tout est divinement lumineux ». La lumière est perçue comme une énergie, un souffle, une inspiration qui aide à marcher dans les sentiers de la vie.

 L’onction de la lumière

L’image de la lumière traduit magnifiquement la part d’idéal en nous. C’est cette lumière qu’irradient les personnes particulièrement éclairées, qui ont comme mission d’enseigner, de guider, de guérir. On dit que les êtres de lumière sont porteurs du germe de l’illumination et sont appelés à porter le flambeau aux autres. Ils sont habilités à pratiquer l’onction de la lumière.

Cette vision exaltante de la lumière recèle, cependant, un paradoxe. La lumière n’existe pas sans son contraire, l’ombre. Ce sont les lois de la physique qui nous l’enseignent. Mieux encore, celles de la vie. Beaucoup ignorent cette réalité. Carl Jung nous a prévenus dans sa théorie sur « l’ombre ». L’ombre, c’est tout ce qui constitue les zones obscures de notre être. Vous connaissez l’expression les « trois minutes du diable »? On dit que chaque jour, pendant trois minutes, le cours du monde s’arrête. À ce moment passent tous les élans obscurs de l’être, le désordre, la haine, la guerre, la folie, et après, c’est l’amour, le rêve, l’idéal, le bonheur.

 L’oiseau de Minerve

Dans Médée, œuvre du célèbre dramaturge grec Euripide, on lit cette mystérieuse parole: « C’est à la tombée de la nuit que l’oiseau de Minerve prend son envol. » Cela signifie que le travail le plus profond sur nous-même peut s’amorcer quand nous avons atteint notre noyau de ténèbres, c’est-à-dire lorsque les points de repère disparaissent, que nous sommes obligés de chercher une direction à notre vie. C’est alors que le miracle se produit. L’oiseau de Minerve, après son long voyage dans la nuit, a connu la magnifique aurore du matin.

La lumière a le pouvoir de transformer notre capacité d’agir, d’aimer et de créer. Dans une session de croissance, une personne témoignait ainsi: « Je ne vis aucune chose nouvelle, mais je vis toutes les choses habituelles dans une lumière nouvelle. »

Quand on est lumière pour soi-même, on le devient aussi pour les autres. Vous connaissez la célèbre prière de Saint François d’Assise où l’on trouve ce passage : « Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière »? Pour mettre la lumière, il faut posséder sa propre phosphorescence. Il faut être soi-même lumière.

 

Jean-Paul Simard

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