La méditation de pleine conscience

Dans mon article précédent, j’ai présenté la nouvelle spiritualité du mieux-être[1]. Une spiritualité qui se caractérise par la recherche du mieux-être sous toutes ses formes. Bien dans sa tête, bien dans son corps, bien dans son âme, tel est le slogan qui exprime le mieux les nouvelles aspirations au bien-être total de la personne. Pour y arriver, diverses pratiques sont mises en œuvre. Parmi elles, il y en a une qui se détache en surbrillance dans le panorama socioculturel de notre époque : la méditation de pleine conscience.

Une méditation profane?

La méditation de pleine conscience est devenue, selon les enquêtes sociologiques, la pratique spirituelle numéro un à travers le monde. Surtout depuis que le célèbre Dr Christophe André, psychiatre, l’a popularisée. Pour en parler, je me servirai de ma propre expérience vécue à travers les sessions de méditation de pleine conscience que je donne chaque été à l’Ermitage de Lac-Bouchette. Il s’agit d’une méditation profane, mais que j’adapte à la clientèle pèlerine. Cette approche plaît énormément, si j’en juge par les témoignages très positifs que j’en reçois. Il faut préciser que je choisis des thèmes où il est relativement facile de faire le passage du profane au religieux. Par exemple, si je médite sur l’amour, je peux passer facilement de l’amour anthropologique à l’amour théologal, c’est-à-dire l’amour divin. Par ailleurs, j’inclus, dans ma méditation, trois moments de prière assortis d’une très belle musique d’intériorité.

La recherche de l’harmonie intérieure

On sait jusqu’à quel point la méditation est apparue, à travers la tradition chrétienne, comme le moyen par excellence pour parvenir à ce que l’on appelait jadis la recherche de la perfection. Qu’à cela ne tienne, la méditation profane poursuit cette même recherche, à travers le culte de la pleine conscience du moment présent et sa capacité de procurer l’équilibre, l’harmonie, la paix et la sérénité dans l’instant.

Le Dr Christophe André définit la pleine conscience en ces termes: «Vivre en pleine conscience, c’est régulièrement porter une attention tranquille à l’instant présent. Cette attitude peut modifier notre rapport au monde de manière radicale, apaiser nos souffrances et transcender nos joies.» La pleine conscience (mindfulness) est la capacité de vivre chaque moment de la journée dans l’instant présent, alerte, attentif, réveillé et éveillé. Elle est la capacité de sentir et d’éprouver les choses. Et j’ajouterais sans jugements de valeur et sans attente.

Dès lors, on peut voir jusqu’à quel point on peut élaborer de beaux programmes ou parcours méditatifs axés sur la maîtrise de soi et la vie spirituelle à travers le culte du moment présent. Nous savons combien, chez les chrétiens, on a de tout temps reconnu que l’abandon au moment présent est le premier don – appelé grâce – que Dieu fait à celui ou celle qu’il appelle à la sainteté. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus écrit dans sa petite voie d’enfance : «Le passé ne nous appartient pas, le futur appartient à Dieu, seul le présent nous appartient.» Certains auteurs vont même jusqu’à parler de «plénitude divine».

Ces quelques réflexions sur la méditation mettent en évidence jusqu’à quel point l’expression «pleine conscience», qui fait peur à beaucoup de traditionalistes, n’a rien d’ésotérique, mais place au contraire la personne au cœur de sa vie spirituelle dans ses moments les plus riches et les plus interpellants.

Jean-Paul Simard

[1] La nouvelle spiritualité du mieux-être est le titre de mon prochain ouvrage publié chez Fides au début de la prochaine année.

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