Comment aborder le sujet des ovnis avec des jeunes

Invité à discourir sur le phénomène ovni devant des étudiants d’un CÉGEP privé de la Vieille Capitale au printemps 2022, je me suis longtemps demandé quel angle j’allais choisir et dans quel but. Ils sont jeunes, à peine majeurs pour la plupart, ils sont intelligents et bien sûr ils sont sur le Web depuis leur naissance.

Le pire est pour moi. Je ne me suis jamais adressé à des gens de cet âge depuis… je dirais 1973-74. J’ai commencé mes recherches et mes enquêtes avec des jeunes de 16 ans, mais pas très longtemps. En 1969, je suis retourné à l’École Joseph-François Perrault de Québec à la suite d’une invitation d’un prof pour une conférence.

Cela s’était bien passé, on m’a longuement interrogé sur le phénomène de l’époque, ce clown venu de France pour nous vendre sa vision de la raelité extraterrestre, mais eux et moi étions quand même de la même génération.

Puis en 2013 ou 2014, j’ai été invité à faire de même, mais auprès de jeunes du secondaire d’une école publique de Donnacona. Je pense que sur les 30 élèves, quatre avaient l’air intéressés. Dès que la cloche a sonné, ils sont sortis de la classe comme des chevaux de leur grange affamés de grand air pour se réfugier le nez sur leur cell, comme si leur vie en dépendait. C’est là que j’ai compris bien des choses, mais bon, le choc des générations ce n’est pas moi qui l’ai inventé.

Je pense que la chose à faire lorsqu’on veut traiter de cette thématique d’une manière prosaïque, sans effet de toge évitant les théories fumeuses et autres, est d’aborder les faits bruts et indiscutables et de là, progresser par hypothético-déduction lente et prudente. Voici ce dont j’ai parlé.

Des drones de surveillance, des avions de chasse

L’historicité ovnienne débute il y a des milliers d’années lorsqu’on étudie les relations de découvreurs, d’explorateurs des lointaines époques, mais ce n’est pas recommandé d’aborder cette question au départ. On doit aborder en premier lieu celle, moderne, qui débute au cours de la Seconde Guerre mondiale. Rappelons-nous, c’était quand des avions de chasse des deux camps sont poursuivis, harcelés par ce que de nos jours nous appellerions des drones, mais en forme de sphères vertes très lumineuses et extrêmement rapides et imprévisibles dans leur cinétique. Chaque camp est convaincu que c’est l’autre et les deux mettent en branle des recherches pour déterminer la nature exacte de ces drones.

Ils ne seront pas appelés space anomalies, ni unidentified flyings objects ou flyings saucers, mais foo-fighters, et ce bien avant le groupe de hard rock de Seattle en 1994. Tous les chasseurs interrogés ont unanimement déclaré que le comportement de ces objets indiquait clairement qu’ils étaient dirigés, contrôlés par quelque chose ou quelqu’un. Ils harcelaient les avions comme peuvent le faire des moustiques sans toutefois les attaquer, mais comme pour les observer à des fins d’espionnage. « Aucun n’a été abattu puisqu’ils étaient trop rapides et semblaient appréhender nos intentions de les mitrailler », diront aussi la plupart d’entre eux. Si les pays engagés dans cette guerre avaient eu cette technologie, la guerre aurait été gagnée en trois jours. Voilà pourquoi il est ridicule de prétendre que les ovnis sont « human made ».

Entre cet événement et celui très classique du jeune pilote Kenneth Arnold, le 24 juin 1947, il est évident que d’autres observations ont dû se produire sans toutefois être signalées. Les témoins ont dû parler de lumières dans le ciel, de trucs métalliques qui volent. Il y a fort à parier que les policiers ont dû traiter la chose sous l’angle de l’éthylisme, une passion dévorante chez nos amis du Sud, mais d’ici aussi, de l’Est et de l’Ouest ! Et finalement du Nord aussi. 

Au Québec, le premier rapport d’ovni date du 17 juillet 1947 alors que deux frères, Gilles et Marcel Demers et Ovila Riendeau, un technicien de 50 ans, ont observé le vol étrange d’un objet métallique au-dessus de Saint-Hyacinthe pour ensuite (est-ce le même…) être observé le soir venu au-dessus du Cap de la Madeleine à 130 km de distance, par Romeo Carle alors qu’un objet lumineux poursuit un petit avion et se laisse ensuite glisser dans l’eau du fleuve. En 1947, j’insiste !

L’observation d’Arnold de neuf disques métalliques sautillant devant lui sur les couches d’air, un peu comme des soucoupes de tasses à café qu’on ferait voler, a justement donné l’idée à un des journalistes présents de les nommer des flying saucers. Mais correction oblige, c’est très différent de ce que Arnold a dit, c’est comme dire mort AVEC la COVID comme si cela voulait dire mort DE la COVID. Pas toujours facile de suivre la science.

Arnold a utilisé cette analogie de soucoupe pour décrire le VOL des objets alors que le journaliste a cru entendre qu’il décrivait la NATURE des objets, lesquels au passage ressemblaient plus à des boomerangs. Trop tard, l’expression flying saucers allait se mondialiser pour être traduite dans toutes les langues, et inévitablement en français pour devenir des soucoupes volantes, toujours avec la même fausse perception qu’il s’agissait là de la FORME des ovnis et non de la cinétique de leur vol. Ce sont là des faits bruts. Personne ne nie ce phénomène, il a bel et bien existé et fut largement documenté.

Puis vint Roswell

Pas très longtemps après, à peine une semaine, c’est l’affaire Roswell qui survient. Très peu de gens le sauront, ce n’est donc pas un événement marquant, mais une note dans un journal disant que l’Air Force avait récupéré un flying saucer. Ce sera très rapidement démenti par l’Air Force en disant que ce n’était qu’un ballon météo, pour plus tard dans les années 1990, nous dire que c’était un ballon espion. Je ne vais pas aborder tout ce qui s’est dit et écrit sur Roswell que d’autres ont récupéré pour en faire des films et des séries en résultant un brouet peu appétissant, et couronné par un film trafiqué d’une autopsie extraterrestre présenté à TVA, soit l’Affaire Santilli, tellement mal animée, sur laquelle je ne vais pas élaborer non plus.

À retenir : le Commandant d’une des bases les plus importantes et les plus protégées aux États-Unis, en tant que seule à entreposer des armes nucléaires à l’époque, n’aurait pas su faire la différence entre les restes métalliques d’un vaisseau inconnu et du papier alu d’un petit ballon insignifiant ? Mieux encore, il aurait autorisé la rédaction et l’envoi d’un communiqué de presse ? Il est donc évident que ce Commandant a dû perdre beaucoup dans l’aventure, mais chose tout aussi étrange, il a fini sa carrière comme Général !

L’autre aspect très important consiste en la création de nombreuses commissions d’enquêtes dont les premières vont donner au gouvernement des États-Unis une réponse finale sur l’origine des ovnis : extraterrestre. Elles seront fermées l’une après l’autre jusqu’à ce que la Commission Condon de 1969 ridiculise le phénomène, pour là, être applaudi par le gros bon sens (sic) des gens bien pensants.

C’est quoi le problème avec les militaires et les ovnis ? D’une part, ils parlent d’une technologie qui n’est pas de ce monde, puis se rétractent en tapant sur les doigts de tout le monde. Mais au-delà de cette question, une autre question se pose. Si les ovnis ne sont que des erreurs commises par des témoins ignorants fauchant leur champ, voire stupides ou souls, comment expliquer celles effectuées par des professionnels, des gens de carrières, des chasseurs, des policiers en devoir, et ce par millions dans le monde ? Comment se fait-il que ces gens-là commettent tous la même SEULE erreur, de confondre tout et n’importe quoi avec un vaisseau ultrasophistiqué ? On n’a jamais fait de commissions d’enquête sur des observations de Spiderman ou du Père Noël… Sans doute pour une très bonne raison : ça n’existe pas. Alors pourquoi tout ce ramdam pour des ovnis qui n’existent pas davantage ? Pourquoi l’astronaute Gordon Cooper a-t-il plaidé la cause d’une étude sérieuse du phénomène ovni aux Nations Unies si ça n’existe pas ? Ce sont là des faits bruts. Personne ne nie ce phénomène, il a bel et bien existé et fut largement documenté.

Est-ce à dire que les militaires et les services de renseignements de tous les pays du monde ont menti ? Non. Ne pas tout dire n’est pas mentir.

En juin 2021, Radio-Canada diffusait cette nouvelle :

« Le gouvernement américain ne peut pas donner une explication définitive sur des phénomènes aériens observés par des pilotes militaires, mais n’a trouvé aucune preuve qu’ils sont liés à des extraterrestres, selon deux responsables informés d’un rapport des services de renseignements sur la question.

Ce rapport, qui a récemment été remis au Congrès américain, examine plusieurs cas d’observations inexpliquées survenus au cours des dernières années. Certains ont été filmés par des pilotes s’exclamant sur des objets étranges volant devant eux.

Selon ces deux sources, les auteurs du rapport disent n’avoir trouvé aucun lien extraterrestre et n’excluent pas que les pilotes aient pu observer des appareils mis au point par des puissances étrangères. Un des deux responsables a ajouté que ces phénomènes inexpliqués n’étaient pas liés non plus à un prétendu programme secret du Pentagone.

Les deux responsables n’étaient pas autorisés à discuter publiquement du rapport et ont parlé sous le couvert de l’anonymat. Des conclusions du rapport ont été publiées par le New York Times. »

Puis, l’Agence France-Presse publie cette nouvelle le 24 novembre 2021 :

« Le Pentagone a annoncé la création d’un bureau chargé de rassembler et d’analyser l’ensemble des informations sur les objets volants non identifiés (ovnis) observés par les différentes branches de l’armée américaine.

Ce groupe de synchronisation sur l’identification et la gestion des objets aériens ou AOIMSG, selon son acronyme en anglais, remplace la cellule de travail sur les phénomènes aériens non identifiés créée en août 2020 et confiée alors à la marine américaine, a annoncé le département américain de la Défense dans un communiqué.

Le bureau est placé sous la responsabilité du sous-secrétaire à la Défense chargé du renseignement et de la sécurité, signe que pour les militaires américains, les phénomènes aériens non identifiés ne proviennent pas de petits hommes verts, mais plutôt de très réels adversaires des États-Unis. Washington s’inquiète notamment des capacités d’espionnage de la Chine à l’aide de drones ou d’autres moyens aéroportés.

Le futur directeur de l’AOIMSG, pas encore nommé, synchronisera les activités dans ce domaine des diverses branches de l’armée et des services de renseignement américains.

Le Pentagone a diffusé l’an dernier trois vidéos prises par des pilotes de la marine américaine – l’une en novembre 2004 et les deux autres en janvier 2015 – montrant des rencontres en vol avec des phénomènes aériens non identifiés. Sur l’une, on peut voir un objet de forme oblongue se déplaçant rapidement et qui, quelques secondes après avoir été repéré par un des capteurs à bord de l’appareil de la marine américaine, disparaît à la suite d’une soudaine accélération.

Dans une autre vidéo, on distingue un objet au-dessus des nuages, le pilote se demandant s’il s’agit d’un drone. »

En 1969, il a été clairement établi par le rapport Condon que le phénomène ovni était facilement explicable. Prétendant ne plus s’y intéresser, cela n’a pas empêché des millions d’autres témoins de s’avancer sur la scène et voilà qu’en 2022, le Pentagone reprend les enquêtes sur quelque chose qui n’a jamais existé ?

Autre fait important. Relisons ceci : « Le bureau est placé sous la responsabilité du sous-secrétaire à la Défense chargé du renseignement et de la sécurité, signe que pour les militaires américains, les phénomènes aériens non identifiés ne proviennent pas de petits hommes verts, mais plutôt de très réels adversaires des États-Unis. Washington s’inquiète notamment des capacités d’espionnage de la Chine à l’aide de drones ou d’autres moyens aéroportés. »

Ah bon ? Lisez bien ceci. Le très prestigieux organisme américain de la Défense est-il en train de dire aux Américains que les Chinois font beaucoup mieux qu’eux ? Qu’ils sont capables de fabriquer des appareils résistant à la gravité, sans émettre un seul son, capables de manœuvres brusques à des vitesses folles qui feraient éclater dans les airs n’importe quel appareil conventionnel ? Et ce, depuis 1945 ? Alors que la Chine à l’époque se faisait botter les fesses par les Japonais depuis 1937 ? Est-ce à dire qu’un appareil transportant des armes nucléaires pourrait sans aucun problème larguer tout cela n’importe où ? Vraiment ?

Bon, écoutez bien. Cela fait plus de 50 ans que j’étudie ce phénomène de la meilleure et de la seule façon possible, soit en étant sur le terrain rencontrant des centaines de témoins et pas qu’une petite heure dans leur cuisine à écluser une bière, mais avec toute la résilience que montrerait un enquêteur des forces de l’ordre cherchant à élucider un crime. Si j’ajoute à cela mes propres expériences, j’ai une conclusion très claire et très nette. MAIS si je ne me base que sur ces faits bruts, quelles sont mes conclusions ? Plus prudentes, moins avancées, moins éclatantes, moins spectaculaires, mais quand même.

Tous ces faits m’indiquent que beaucoup trop de gens qualifiés, capables d’observer et d’analyser ce qu’ils voient, trop de commissions d’enquête partout à travers le monde et trop d’experts scientifiques se sont intéressés à ce phénomène pour venir nous dire que ce sont TOUTES des ERREURS, des ILLUSIONS et que rien de tout cela n’a de fondement. N’oubliez pas qu’il ne s’agit que de trouver un seul rapport authentique d’un objet exogène pour qu’il y en ait des milliers.

L’univers nous est entièrement inconnu. Nous ne l’explorons que visuellement à très grande distance, aucun humain n’est allé plus loin que sa petite lune, de l’autre côté de la rue, avec une quincaillerie qui se promène seulement dans notre petit système solaire de rien, même si deux ou trois en sont sortis après 30 ans d’errance.

La simple loi des nombres, l’absence d’unicité dans la nature, tout cela donne à penser que des planètes comme la nôtre ou même très différentes, mais capables de supporter une forme de vie intelligente, existent sans doute par centaines de millions si on considère que la quantité de corps célestes dans l’ensemble de l’univers atteint des nombres qui n’existent pas en termes mathématiques tant ils sont élevés, comme multiplier 600 millions de fois 600 milliards par 600 milliards !

À ces nombres hallucinants, imprononçables, considérons aussi qu’il nous a suffi de 200 ans pour passer de la lanterne à l’huile de baleine au laser. Dès lors, un décalage de centaines voire de quelques milliers d’années suffirait à créer une technologie capable de traverser cet univers. Mais pour nous, petits Terriens, il faut des milliards de dollars pour entretenir un entrepôt tout juste à 400 kilomètres de distance au-dessus de nous, soit moins que la distance entre Québec et Ottawa. OUHHHHH, quelle conquête spatiale ! Et là, on a James Webb. Ben oui !

Donc pour moi, la possibilité que nous soyons visités très discrètement par des êtres provenant d’autres mondes est si élevée que la possibilité que nous ne le soyons pas est carrément nulle !

Une semaine plus tard

Voilà, je sors de ma rencontre au Collège Mérici de Québec et le prof de la classe complémentaire sur les ovnis et le paranormal, Jean-Philippe, est très heureux. « Ils étaient très attentifs et j’ai adoré ça. » Je sais que lorsqu’il a constaté qu’il était 11h30, il n’en revenait pas comme le temps venait de se défiler depuis 10h00.

Avec ces foutus masques de merde, je ne pouvais pas lire les expressions de chacun, mais certains, certaines devrais-je dire, l’ont enlevé et voir le visage lumineux de cette petite au fond à gauche était un baume pour moi. Des questions intelligentes, pertinentes, peu nombreuses, mais j’ai beaucoup aimé.

Chose intéressante pour moi qui a fréquenté l’école des années 1950-1960, ils utilisent leurs tablettes pour effectuer rapidement des recherches sur un mot que je dis comme foo-fightersRoswell, etc. Alors voyant cela, je les ai mis en garde. Internet est la plus merveilleuse bibliothèque universelle qu’on puisse imaginer, mais simultanément, le pire dépotoir de merde qu’on puisse subir. Jamais un média n’aura autant sollicité le jugement, plus que l’intelligence, chez un individu.

Je leur ai parlé aussi de la mauvaise foi caractérisée des sceptiques de salon, des zététiques et des cyniques et finalement, une question m’a fait diverger de ma route pour parler de l’Esprit, de réincarnation, de l’intention derrière le geste d’une entité auprès des humains, et que la Collection Ufologie profonde allait répondre à un grand nombre de questions.

Jamais dans mon temps de pareilles classes n’auraient existé. Bien qu’elles ne s’inscrivent pas dans le cursus du ministère, chaque étudiant se doit de choisir deux classes complémentaires. C’est l’initiative de Jean-Philippe d’avoir soumis Ufologie et paranormal et je l’en félicite. Dans 20 ans, ces disciplines seront possiblement inscrites dans les cours réguliers dès le Secondaire.

Je suis content de l’exercice : se retrouver plus d’une heure avec des jeunes, ça fait du bien.

 

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