L’importance du « Qui je suis »

Dans ce monde, tout est relatif; nous l’entendons souvent. Autrement dit, tout dépend de la perception que nous avons d’une situation. Et comme je l’ai souvent remarqué, la perception que nous avons de ce qui nous entoure est étroitement liée à la perception que nous avons de nous-mêmes. Ici, le « Qui je suis » est primordial, car selon mon expérience, tout le reste en dépend.

Comme l’immense majorité d’entre nous, mon « Qui je suis » s’est rapidement forgé en réponse à ce qu’exigeait l’autorité extérieure : parents, enseignants, société en général. On en arrive rapidement — automatiquement — à développer une personnalité qui finit par ressembler si peu à qui nous sommes vraiment. Je me souviens qu’au début de la vingtaine, plongé depuis l’enfance dans un catholicisme omniprésent, j’exhortais mes collègues d’emploi d’été à ne pas avoir de sexualité avant le mariage! Ouf! En pleine ère « peace and love » du début des années soixante-dix, j’étais un bel anachronisme vivant! À tel point que c’est la raison qu’on m’a donnée pour ne pas me réembaucher l’été suivant… Aujourd’hui, avec le recul que me permet mon cheminement, je peux vraiment parler d’un autre et étrange moi, presque d’une vie antérieure… dans la même incarnation! Littéralement programmé de l’extérieur. Quand je pense que je me suis, depuis quelques décennies, engagé envers moi-même à ne plus jamais m’associer à aucune religion quelle qu’elle soit; le fossé ne manque pas d’écho!

Par la suite, j’ai continué à somnoler ainsi jusque vers la fin de la trentaine jusqu’au jour où j’ai pris conscience, par quelques lectures inspirantes, notamment « Nous sommes tous immortels » du physicien français Patrick Drouot et « Le livre des Esprits » d’Allan Kardec sans oublier Edgar Cayce, que mon corps était un véhicule, ma vraie nature étant immortelle. Du coup, ma perception globale s’en voyait radicalement transformée. Passer du « nous n’avons qu’une seule vie à vivre » à l’immortalité, le pas était immense. Et ma logique intérieure y a immédiatement adhéré, car tout prenait plus de sens. Puis c’est à 41 ans, en vivant ma transformation conjugale, que la mémoire a continué à me revenir… Toute ma conception de l’amour et du couple a été balayée par une nouvelle conscience, celle que l’amour est aussi immortel et qu’il ne se conjugue pas au « Tu m’appartiens ». C’est à cette époque que j’ai découvert la série « Conversations avec Dieu » de Neale Donald Walsh, qui a beaucoup fait vibrer ma voix intérieure. La société n’offrait que la peur en guise de solution face au fait que ma conjointe aimait aussi un autre homme. C’est là que, pour la première fois dans cette incarnation, j’ai imaginé la solution idéale à ce que nous vivions, en faisant complètement table rase de tout ce qui m’était proposé de l’extérieur. Je découvrais l’immense allégresse de choisir de l’intérieur. Ma conviction était tellement forte qu’elle a occulté tout ce que j’ai pu entendre comme critique à la suite de la publication de mon roman, il y a déjà 20 ans. Certaines étant de nature à déstabiliser les plus aguerris. Au contraire, plus il y avait de jugements, plus cela confirmait mon choix de vie.

Avant mon réveil vers l’immortalité de l’âme, mon identité se fondait en grande partie sur la présence de Marie dans ma vie. Prénom qui, incidemment, est l’anagramme d’aimer. Je me fondais littéralement dans notre couple, nous étions deux pour l’éternité, rien de moins. Je le proclamais à qui voulait l’entendre. Puis, comme l’a si bien illustré l’animateur Marc Labrèche alors que nous participions à l’émission « Le grand blond avec un show sournois », j’ai vécu une sorte d’épiphanie lorsque Marie m’a révélé son irrésistible attirance pour Denis. Non seulement je comprenais instantanément qu’elle ne m’appartenait pas et que l’amour ne meurt jamais, mais je venais littéralement au monde, à 41 ans. Ce formidable déclic ne m’a pas « transformé » à tout jamais : il m’a juste reconnecté partiellement à « Qui je suis », une réalité qui a toujours existé et de laquelle je m’étais involontairement coupé. Beaucoup me reconnaissent toujours d’emblée physiquement, mais pour le reste, les gens qui m’ont côtoyé auparavant peuvent facilement penser qu’un autre s’est glissé en catimini dans mon enveloppe… et pourtant, non. À cet égard, je me souviens que lorsque j’étais enfant et adolescent, quand les autres me dénigraient (longue période d’intimidation), même si cela me stressait beaucoup, cela n’a jamais affecté ma conviction d’être une « bonne personne ». Par conséquent, plutôt que de me déprécier, je me disais : « Ils ne voient pas qui je suis et je n’y peux rien. » Comme quoi tout dépend de la perception — et de l’estime — qu’on a de soi. Déjà, enfant, j’avais une certaine conscience de mon identité. Si j’avais douté de moi, la suite aurait facilement pu être tout autre…

Comme je l’expliquais dans ma dernière chronique, j’ai donc pris goût à écouter mon intuition et à décider de ma propre voie dans toutes sortes de facettes de mon incarnation. Je ne dis pas « de ma vie », car, selon ma perception, « ma vie » est une réalité globale comprenant le total de qui je suis multidimensionnellement. Je suis loin d’être conscient de l’ensemble, bien sûr, car le mental toujours présent impose ses limites à l’état d’éveil. Disons que je fais un acte de foi en faisant confiance à mon Soi, en me répétant « chaque chose en son temps ». On pourrait même dire : un acte de Soi!

En même temps que Marie m’apprenait son ouverture vers un autre, ma véritable identité prenait davantage sa place. Ce qui rendait en quelque sorte superflu ce besoin d’avoir l’exclusivité de son cœur. Ma nouvelle naissance me suffisait! Voilà pourquoi j’ai été si facilement capable de me réjouir de la voir aimer un autre homme. Par la suite, j’ai compris que je n’avais nul besoin de réclamer l’amour d’autrui, que je n’avais qu’à approfondir la connaissance — donc l’estime — de qui je suis pour que j’attire automatiquement l’estime des autres, celle-ci n’étant même plus nécessaire à mon équilibre. Et dans les faits, l’amour de Marie à mon endroit s’est amplifié au fil du temps.

Cela dit, j’imagine facilement le désarroi d’une personne qui fonde son identité sur un ou une partenaire de vie et sur l’exclusivité totale du cœur qu’il ou elle lui accorde et qui voit l’autre rompre (volontairement ou non) l’entente. Comme tout ce qui repose sur des éléments externes, son estime de soi va s’effondrer, d’où un grand nombre de ruptures tumultueuses. C’est aussi vrai pour les gens qui fondent tout sur une carrière, une famille, des biens matériels, une notoriété et quoi d’autre encore. Ce qui se comprend aisément lorsqu’on observe le monde dans lequel on vit. Sitôt qu’on y fait notre entrée, nous sommes happés par la relativité, par cette omniprésente vibration de compétitivité, les moins nantis à tous points de vue se dépréciant face aux plus avantagés… Et ces derniers, même s’ils ont tout pour eux comme on dit, n’en sont même pas plus heureux bien souvent. Tout, absolument tout, est axé sur l’extérieur de soi, et surtout du Soi. Intégrant une enveloppe sans manuel d’instruction et plongé dans un océan de programmations, l’humain oublie tout de qui il est et d’où il vient… Il s’identifie à son enveloppe et à ses nombreuses limites et se cherche encore et encore, souvent pendant une « vie » entière… Remarquez, dans nos sociétés de consommation, pareil conditionnement donne d’excellents résultats, car la nature ayant horreur du vide, elle n’en finira plus de le remplir. Alors, si le vide est intérieur…

Qui sait, sans cette histoire de trio, je serais peut-être passé à côté de moi? Quoique mon intuition me souffle que nous avons tous les trois décidé, avant le grand voyage, de nous retrouver ici-bas pour servir en tant que témoins. Le fait que Marie et Denis se soient côtoyés pendant quelques jours dans la pouponnière du même hôpital à l’automne de 1954 représente déjà une précision hallucinante, je trouve. Surtout que Marie l’a reconnu dans une école de conduite située à une rue de là! Oui, je crois au destin, mais surtout à celui que nous avons choisi.

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