Ma troisième valeur source : AIMER

 Dans mes chroniques précédentes, j’ai présenté mes deux premières valeurs sources : croire et espérer. J’aborde ici la troisième : aimer. Il existe une secrète synergie entre ces trois valeurs dont l’une ne saurait exister sans l’autre. La foi cherche sa route au cœur des ténèbres et s’en remet au pouvoir de l’espérance. Pour survivre aux aléas de la vie, combien de situations réclament un acte de foi sur un fond d’espérance. On aime ce en quoi on croit ou espère. C’est ainsi que la foi et l’espérance deviennent une histoire d’amour.

Aimer, perdre et grandir

Instinctivement, nous cherchons une « puissance » capable de réaliser l’objet de notre foi et de notre espérance. Qui ne se souvient de la célèbre formule de Jean Monbourquette « Aimer, perdre et grandir »? Aimer en premier. Pourquoi? Aimer alimente la flamme intérieure qui nous donne le carburant nécessaire pour fonder, persévérer, rêver et se réaliser. Aimer contient une force libératrice insoupçonnée qui nous permet de braver l’inconnu. On associe souvent le bonheur à l’amour. On est heureux quand on aime. Mais dans bien des cas, l’amour est moins un bonheur qu’un carburant pour l’effort.

L’amour est souvent présenté comme la matrice universelle de la vie. Pour Teilhard de Chardin, « l’amour est la plus universelle, la plus formidable et la plus mystérieuse des énergies cosmiques ». Il n’y a pas de fécondité sans amour, sans vie à donner, à partager, à multiplier. L’amour peut tout.

N’affirme-t-on pas de diverses manières que le grand patron de notre vie, c’est le cœur, même s’il nous joue parfois de mauvais tours? « Aime et fais ce que tu veux », proclamait saint Augustin. Bien d’accord, mais encore faut-il reconnaître que c’est parfois à nos risques et périls. On s’est beaucoup interrogé sur le sens à donner à cette parole sibylline du grand saint. Pour ma part, je l’expliquerais volontiers en empruntant à la psychologie populaire qui affirme que l’abondance se matérialise quand on fait ce que l’on aime. C’est un peu la loi de l’attraction qui joue ici. L’amour donne des ailes et fait accomplir de véritables miracles. Des miracles, autant pour nous que pour les autres.

Une humanité aimante

Si j’avais un souhait à faire, je privilégierais davantage les miracles qui s’accomplissent en faveur de l’humanité tout entière, plutôt qu’en faveur de l’ego seul. Quel défi de pouvoir réaliser une humanité aimante, harmonieuse et fraternelle! Ce ne sont pas les guerres qui vont sauver le monde, mais les milliards de petits gestes d’amour posés en catimini, dans le secret d’une vie sans éclat, mais combien féconde pour l’humanité. On a dit qu’une âme qui s’élève élève le monde. C’est ainsi que la voie de la transcendance s’ouvre à l’amour dans sa forme la plus haute et la plus profonde, celle de l’amour chrétien.

Le grand Spinoza a écrit: « Seul l’amour d’une chose éternelle et infinie [Dieu ou la nature] nourrit l’âme d’une joie sans mélange et sans tristesse. » C’est cet amour que l’on voudrait voir durer. Malheureusement, tel n’est pas le cas. Nous nous retrouvons souvent en panne d’amour. Que faire alors ? J’ai trouvé la réponse chez cet autre grand philosophe, Emmanuel Kant, qui donne ce conseil : « Agis, lorsque l’amour fait défaut, comme si tu aimais. »

Pour résumer, je dirais que la foi et l’espérance commencent dans le geste de semer, mais c’est dans l’amour qu’il s’achève.

 

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